Cate Shortland est une réalisatrice australienne à suivre, au vu de la qualité de son Berlin Syndrome! La sensibilité dont elle fait preuve va immédiatement happer le spectateur, qui va suivre les pérégrinations de la jeune Clare avec beaucoup d’intérêt. La jeune femme a quitté l’Australie pour venir passer du temps à Berlin, où elle ne connaît personne. Clare est reporter photo, et va se balader dans la capitale allemande en cherchant à capturer la beauté et l’histoire des lieux. Il y a une vraie profondeur dans la manière dont Cate Shortland raconte son histoire, ce qui lui permet de prendre une belle dimension. Clare va rencontrer un séduisant jeune homme, Andi, avec qui elle va rapidement entamer une liaison passionnée, et là encore, on ressent vraiment les émotions que partagent le couple, Clare Shortland capturant ces précieux instants avec une grâce impressionnante! Le frôlement des mains, le jeu des regards, et un érotisme bien intense vont nous plonger dans l’intimité de Clare et Andi, avec un mélange d’innocence et d’amour sincère! Il y a une vraie sensibilité dans sa mise en scène, qui va nous immerger d’entrée de jeu dans cette histoire!
La belle idylle entre Clare et Andi va pourtant virer au cauchemar, lorsque la jeune femme se rend compte qu’elle ne peut pas sortir de l’appartement de son amant. Le basculement entre la romance et la séquestration va se faire de manière rapide, mais Cate Shortland va appliquer la même intensité pour narrer la suite des événements. La relation entre Clare et Andi va devenir évidemment difficile, mais très complexe. Les fenêtres étant renforcées, tout comme l’unique porte d’entrée, et Andi gardant constamment les clés dans une boîte verrouillée par un code, il est impossible pour Clare de tenter de fuir. Personne d’autre n’habite dans l’immeuble, ni dans ceux d’à côté, car il est situé dans une zone abandonnée. Dès lors, entre rejet et soumission, entre lutte et acceptation, Clare va devoir survivre dans cet environnement, avec un Andi prêt à tout pour la garder rien que pour lui.
Je ne vous dévoilerai pas les évolutions du scénario, mais j’ai été vraiment pris dans cette histoire tragique, que les 2 acteurs principaux rendent très crédibles. Teresa Palmer est une habituée du domaine thriller/horreur, puisqu’on l’a vue dans Wolf Creek, The Grudge 2, Warm Bodies, Dans le Noir… Elle offre au personnage de Clare une très belle fragilité, et on va être constamment sous tension, dans l’espoir qu’elle parvienne à s’enfuir. L’acteur allemand Max Riemelt (La Vague, Sense8) est excellent dans le rôle d’Andi, charmant de prime abord, mais cachant un côté manipulateur et obsessionnel qui va rapidement prendre le dessus. L’atmosphère va être résolument anxiogène dans cet appartement, et Clare Shortland gère cette tension avec une très grande intelligence. Sa manière de se focaliser sur certains détails va permettre de densifier le récit, en y apposant une sorte de poésie tragique, et la beauté de sa mise en scène va faire de ce Berlin Syndrome une très belle pièce du cinéma australien!