Après un Deadpool Hors Série correct mais appauvri par le dessin de John Lucas, on retrouve avec plaisir Scott Koblish et Mike Hawthorne, entre autres! Ce Deadpool 11 nous présente les numéros 34 et 35 de la série régulière, et 4 courts récits faisant partie du numéro 27 spécial mariage (à voir ici) et qui n’avaient pas encore été publiés.
L’épisode 34 est un nouveau retour dans le passé de Wade, cette fois-ci dans les années 90. Du coup, l’excellent dessinateur caméléon Scott Koblish (qui a déjà utilisé les styles 50’s, 60’s, 70’s et 80’s avec classe dans des épisodes précédents) se la joue Rob Liefeld en exagérant les proportions des armes et des abdos des protagonistes! Le résultat est un vrai parfum old school qui met en plus en lumière un pan du passé de Wade! Gerry Duggan et Brian Posehn poursuivent leur exploration du passé mystérieux de Deadpool, et révèlent notamment un élément pour le moins perturbant…
Wade fait équipe avec Dents-de-Sabre, affronte la Division Alpha, fait un sale boulot pour Butler, apprend sa paternité… Un épisode chargé en événements, qui oscille entre humour et noirceur, encore une fois mené avec brio par le duo de scénaristes. Et on découvre un Deadpool capable d’une grande tendresse, même s’il aime bien faire des vannes trash à sa fille, comme sa brillante réinterprétation du coup du « tire sur mon doigt »!
L’épisode 35 se déroule dans le présent, et voit un Dracula amoindri utiliser un Anti-Araignée afin de tenter de vaincre Deadpool! Duggan et Posehn adorent les références, et l’utilisation de cette combinaison-robot renvoie aux tout vieux épisodes de Spider-Man, quand un inventeur nommé Spencer Smythe créait ces machines destinées à détruire le héros arachnéen! On remet donc au goût du jour cette vieille boîte de conserve, et le résultat est un combat bien fun dans les rues de New York!
En parallèle, on suit les rencontres entre Wade et sa fille Ellie, qui vit chez l’agent Preston par mesure de sécurité. Il essaie de jouer son rôle de père avec sa finesse habituelle (« Ellie s’est déjà brossé les dents. J’ai surveillé. Et pas comme un pervers. Elle a tout bien fait. Elle n’a même pas eu besoin de mon aide. -J’ai huit ans, Deadpool! J’ai pas besoin d’aide pour me laver les dents! – Eh, crie pas sur ton père! »), et on sent une certaine responsabilité percer sous ses traits d’humour. Sa rencontre avec la grand-mère d’Ellie est elle aussi à la fois drôle et triste, puisqu’elle en veut à Deadpool pour la mort de sa fille.
Et comme s’il n’y avait pas déjà assez d’éléments, Duggan et Posehn poursuivent leur histoire débutée avec ce qui constitue certainement leur meilleur arc, Le Bon, la Brute et le Truand. On retrouve les pseudo-X-Men créés par Butler dans un camp coréen, puisque Deadpool leur vient en aide en les amenant chez les X-Men. Les Coréens sont en train de mourir à petit feu, et Wade espère que le Fauve et ses alliés pourront les sauver. Encore un aspect très touchant de la personnalité de Wade, qui ne fait pas dans le pathos, mais qui démontre une certaine noblesse d’âme.
On termine par les 4 récits consacrés aux précédents mariages de Deadpool, qui sont anecdotiques, mais sympathiques. On le retrouve à l’ère post-Agent X alors qu’il épouse la sublime Inez; par contre, il ne se doutait pas que l’appétit sexuel de sa partenaire allait véritablement l’esquinter! Un épisode bien maso signé Gail Simone! Les autres histoires voient Wade épouser Domino pour les besoins d’une mission, puis convoler en injustes noces avec le Dr Betty lors de la période où il se baladait avec la tête du Deadpool zombie; et enfin, on le retrouve avec l’extraterrestre Orksa qu’il avait épousé lors d’un bref séjour dans l’espace.
La série régulière, lorsqu’elle est accompagnée d’un bon dessin, est vraiment très convaincante, et les aventures de Wade se suivent avec beaucoup d’intérêt! En attendant le début des hostilités pour Axis en mai!!!