Joseph Kosinski poursuit son exploration du domaine de la science-fiction de manière passionnante avec cet Oblivion d’une très grande maîtrise. Après le superbe Tron- l’Héritage où il créait un univers visuel d’une beauté à couper le souffle et d’une densité exemplaire, Kosinski s’approprie diverses influences pour mettre sur pied une oeuvre étrange et très originale!
Après avoir été envahie par des extraterrestres, la Terre se retrouve dévastée et l’humanité est allée vivre sur Titan. Jack Harper est l’un des derniers habitants, chargé de la maintenance des drones contrôlant les sites d’extraction des ressources vitales de la planète. Avec Victoria, il forme une équipe de sécurité vivant sur une plateforme aérienne et effectuant des missions quotidiennes de surveillance. Lors d’une de ses descentes, Jack va découvrir quelque chose qui va bouleverser sa vie…
Oblivion est une démonstration puissante de la virtuosité de Joseph Kosinski, qui encore une fois nous éblouit par sa conception graphique! On plonge avec plaisir dans un univers étonnant fait d’avancées technologiques et d’immensités désertiques, avec une ambiance de fin du monde de toute beauté! On pense aux récits de Ballard dont ce film pourrait être une parfaite extension, et la solitude humaine prend ici tout son sens avec le récit de Jack Harper. Sa relation avec Victoria (la talentueuse Andrea Riseborough) ne semble pas complète, et il est hanté par des rêves où il croise une mystérieuse jeune femme… Jusqu’au jour où il se rend sur le site d’un crash et qu’il découvre cette femme dans un caisson de sommeil! A partir de ce moment, tout va s’accélérer, et Jack va devoir remettre en question tout ce en quoi il croyait…
Tom Cruise est plutôt bon dans ce film, même si l’on ne peut s’empêcher de se demander ce que ça aurait donné avec un autre acteur. Olga Kurylenko est excellente dans le rôle de Julia, et vole même la vedette à Tom! Joseph Kosinski met en place une histoire d’amour bouleversante dans ce monde en ruines, et la puissance émotive dont il fait preuve est impressionnante! Il y a dans cet Oblivion une forme de naïveté primaire qui n’a rien de péjorative, mais qui au contraire va toucher le spectateur au plus profond, et la combinaison d’une narration visuelle originale et de cet amour élémentaire fait de ce film un très grand moment de cinéma.
Comme pour Tron- l’Héritage, Kosinski innove dans le domaine technologique et nous plonge dans un futur passionnant; qu’il s’agisse des drones intelligents (on pense à Portal parfois) ou des armes de Jack, chaque élément s’avère réaliste et plausible. L’habitation de Jack et Victoria possède quant à elle cette beauté éthérée qui habitait déjà l’univers de Tron, et la façon dont Kosinski filme la rend encore plus impressionnante. La piscine est à ce titre plutôt sympa!
Oblivion puise dans diverses sources d’inspiration tout en les personnalisant par le biais de l’intelligence de Kosinski. Le récit bifurque vers un scénario à la Quatrième Dimension, et cette lecture moderne d’un récit classique de la SF est traité avec beaucoup de soin dans un mélange d’intimiste et d’action. Kosinski filme des scènes de combats bien captivantes et peut la seconde d’après se promener sur un panorama immense en en faisant ressortir toute la poésie tragique. D’un bout à l’autre, Oblivion se suit avec beaucoup de plaisir et prouve que la science-fiction a encore de beaux jours devant elle! Autant dire que le prochain volet de Tron est attendu avec beaucoup d’impatience!
Nos avis divergent sur ce film que j’ai trouvé très superficiel. Hormis une mise en scène très efficace, le film manque, selon moi, de profondeur dans son scénario et ses personnages. J’ai vraiment été déçu. J’espère changer d’avis lors d’une deuxième vision, mais il y a peu de chance.
J’ai été complètement happé par l’ambiance instaurée par Kosinski, qui est un metteur en scène génial! Même si l’histoire est moins forte que celle de Tron-l’Héritage, je trouve que la puissance dramatique qui s’en dégage est indéniablement supérieure à la plupart des productions habituelles. Kosinski traite à la fois d’une histoire d’amour intimiste de toute beauté et de la place de l’humanité dans un monde déserté, et il parvient à lier les 2 thématiques de manière très efficace!