Spell (Mark Tonderai, 2020)

Depuis son sympathique Hush : en Route vers l’Enfer (2008) et La Maison au Bout de la Rue (2012), on était resté sans nouvelles sur grand écran de Mark Tonderai. Il n’est pas pour autant resté inactif, puisqu’il a oeuvré sur plusieurs séries, comme 12 Monkeys, Lucifer, Black Lightning, Doctor Who, Gotham, Castle Rock… Le Britannique se retrouve donc à nouveau sur un long métrage (sorti en VOD), dont l’histoire s’avère plutôt intrigante…

Marquis T. Woods est un homme qui a réussi à fuir une histoire familiale difficile, et qui est aujourd’hui un avocat réputé. Mais le citadin va devoir renouer avec son passé lorsqu’il apprend que son père, qu’il ne voyait plus depuis son enfance, est décédé. Avec sa famille, il vont entreprendre un voyage vers la région reculée des Appalaches afin de rendre un dernier hommage au patriarche. Mais tout ne vas pas se dérouler comme prévu…

Mark Tonderai et son scénariste Kurt Wimmer (le réal d’Equilibrium et Ultraviolet) mettent en place une tonalité et des personnages intéressants. Ils ne représentent pas la famille parfaite, et leurs interactions oscillent entre tensions et humour. Ca peut faire penser à la famille de Us dans une certaine mesure, même si on est ici dans un registre encore différent. Omari Hardwick (l’acteur principal de la série Powers) est vraiment bon dans ce rôle difficile, et parvient à rendre très crédibles ses forces et ses faiblesses, et on va ressentir des moments difficiles avec lui. Le père de famille va se retrouver dans une position extrêmement délicate, et va être obligé de masquer ses sentiments afin de savoir ce qui a bien pu se passer…

Difficile de parler de ce film sans trop en évoquer, mais c’est justement en gardant le maximum de surprise qu’il s’appréciera le mieux. Je ne dévoilerai donc pas grand-chose sur l’histoire elle-même, mais Mark Tonderai parvient à baigner son récit dans une tension qui se maintient de belle manière. Marquis se retrouve amoindri et sans trop de pouvoir, et va devoir remettre en question ses croyances afin de tenter de s’en sortir. L’actrice Loretta Devine (Boston Public) s’avère plutôt douée et va contribuer à créer un climat étrange et oppressant… Le film va traiter de la différence entre les citadins et les gens de la campagne, avec la fameuse condescendance des premiers envers les seconds… Mais dans les Appalaches, le pouvoir social de Marquis ne va pas lui servir, et il va devoir se battre autrement…

Tonderai fait preuve d’un solide sens de la mise en scène, et on va se retrouver pris au piège en même temps que Marquis, tout en ressentant ses angoisses et ses blessures. Une scène est particulièrement horrible dans le genre blessure physique, et franchement on la ressent assez intensément! Tonderai opte pour un ton très réaliste qui s’avère plutôt immersif, c’est juste dommage d’avoir parfois quelques approximations qui ne collent pas… Mais Spell dégage une atmosphère étrange que l’on a envie d’explorer jusqu’au bout, afin de comprendre ce qui est en train de se passer pour Marquis. Le travail sur la photographie de Jacques Jouffret est franchement bon et participe activement à cette ambiance délétère. Il s’agit davantage d’un thriller que d’un film horrifique, mais il mérite le coup d’oeil car il est réalisé avec soin et bénéficie d’un casting efficace.

 

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