Encore un très bon numéro pour cette revue proposant un tour d’horizon très varié de l’univers X, entre comics mainstream et plus confidentiel, récits légers et atmosphère pesante, ou en offrant également des mises en images très différentes selon les séries!
Une fois n’est pas coutume, on commence avec 2 épisodes d’ X-Men, qui coïncident avec les débuts de Brian Wood (scénario) et David Lopez (dessin), qui poursuivent de manière très agréable le sillon creusé par Victor Gischler. Wood s’approprie de manière efficace cette « équipe de sécurité » d’X-Men en posant ses propres briques, et en adoptant toutefois un style d’écriture pas si éloigné de celui de son prédécesseur. Cette équipe très féminine menée par Tornade se resserre autour de Pixie, Domino, Psylocke et le chanceux Colossus! Leur avion fait désormais officiellement lieu de base secrète, grâce aux nombreuses améliorations apportés par Madison Jeffries.
La tonalité du récit va dans le sens de ce que faisait Gischler avec ce mélange d’action et d’humour qui fonctionne très bien, et qui n’oublie pas pour autant la solidité et l’impact important des intrigues. Avec ces 2 premiers chapitres de Génération brute, Wood et Lopez comptent bien revisiter les origines des mutants, et leur récit est prometteur! Pixie était mise en avant par Gischler dans ses histoires, et Wood ne la relègue pas au second plan, mais en fait également un élément central de l’action. Autour d’héroïnes plus aguerries, elle apporte une touche de fraîcheur et de naïveté intéressante, et la voir prendre confiance en ses capacités fait partie des beaux instants de la série. A suivre avec plaisir donc!
Maintenant que le mariage de Véga et Kyle est passé, il semble que Marvel ait lâché la bride à Marjorie Liu, puisque Astonishing X-Men repart vers des récits plus intéressants au niveau des intrigues. Le coup de pub du mariage gay étant derrière, l’équipe X peut retourner combattre du super-vilain, et c’est tant mieux! Après que Wolverine ait littéralement explosé à cause d’une nano-bombe que lui a fait ingérer Karma, les Astonishing X-Men se rendent dans un laboratoire secret afin de découvrir ce que la mystérieuse Susan Hatchi réserve aux mutants, et afin de sauver Karma qui était sous son emprise mentale. Un récit plus rythmé qu’à l’accoutumée donc, qui permet de suivre de près une équipe liée à Wolverine en cette période difficile pour les mutants, tandis que la série X-Men nous fait suivre les aventures d’une équipe pro-Cyclope.
Les X-Terminés de l’Ere d’Apocalypse nous réservent encore un épisode très réussi où l’écriture dynamique et précise de David Lapham se conjugue parfaitement avec le dessin de Roberto de la Torre et Renato Arlem. L’ambiance crépusculaire de cet univers parallèle se révèle petit à petit, et la lutte entre les derniers humains et les mutants de Logan s’avère très riche. On y découvre d’ailleurs le Bruce Banner de ce monde, tout aussi colérique que celui de l’Univers-616… Les modifications apportées aux personnages connus sont très bien amenées, et l’on suit avec plaisir cette survie en milieu hostile!
On termine par l’X-Force de Rick Remender, toujours aussi inventif et décalé dans son écriture, qui nous convie au 2ème chapitre d’Exécution finale en creusant toujours plus profond à l’intérieur de ses personnages, au sens propre comme au figuré! La relation entre Psylocke et Fantomex est un élément très important du récit, puisqu’elle est à la base de la défection des 2 mutants! Remender puise dans les souffrances et les ressentiments de ses personnages pour construire un récit adulte fait de sang et de tripes! Le lien indéfectible entre action et émotion est une marque de fabrique toujours aussi efficace chez Remender, qui ne lâche pas son équipe réduite à 3 membres! Wolverine et le Diablo de l’Ere d’Apocalypse sont pris à partie par un Clan Oméga bien décidé à les faire souffrir, et leur seule chance semble être le 3ème larron, Deadpool… Dense et surprenant, comme d’habitude!