Le Beau-Père (Nelson McCormick, 2009)

Remake du film de 1987, Le Beau-père version 2009 peut compter sur la solide mise en scène de Nelson McCormick, spécialiste de la télévision qui en est ici à son 3ème long métrage. New York 911, Urgences, Nip/ Tuck, Esprits criminels, McCormick touche à de nombreuses séries, tandis qu’il est plus discret au cinéma, sa seconde réalisation étant elle aussi un film de genre, le sympathique Le Bal de l’Horreur (qui était déjà le remake d’un film 80’s!).

Si le pitch est très simple, à savoir un déséquilibré qui rencontre une femme divorcée et qui tente de reconstruire une cellule familiale, le traitement appliqué par J. S. Cardone donne de la consistance aux personnages et va au-delà du simple procédé schématique. L’intro du film nous met directement dans la tête du tueur, avec la présentation de cet homme qui vient de massacrer sa famille et se prépare tranquillement à quitter la région. D’entrée de jeu, l’aspect menaçant est posé, et la personnalité déviante imposée par Dylan Walsh fonctionne très bien. Après l’avoir introduit en fin de cycle, on va suivre l’ensemble de son procédé consistant à trouver une nouvelle famille…

Comme c’est souvent le cas dans les séries B américaines, on va égratigner le joli vernis social des banlieues tranquilles. Sous le nom d’emprunt de David Harris, le tueur va intégrer la famille d’une femme divorcée et de ses 3 enfants, en donnant constamment le change et en paraissant tout à fait normal. Il parvient à gagner la confiance de chacun, et à effacer les doutes du fils le plus âgé. Mais les fêlures vont se dévoiler peu à peu, à travers des réponses étranges ou des accès de colère soudains. Michael Harding, l’aîné, va poursuivre son enquête sur cet homme trop parfait, et va essayer de comprendre les zones d’ombre qui l’entourent. Il va impliquer sa copine Kelly (Amber Heard, rhaaaa!), et va les mener dans une situation de plus en plus dangereuse.

McCormick prend le soin de développer ses personnages, avec un Michael fragilisé par le divorce de ses parents, une mère déterminée à retrouver le bonheur, une Kelly ayant la tête sur les épaules et une bonne influence sur Michael… McCormick traite ces couples avec beaucoup d’attention, entre les relations conflictuelles du père et de la mère séparée, de Michael et de Kelly très amoureux, de la mère et de son nouveau copain qui donne le change… Les interactions entre les personnages sont tout ce qu’il y a de plus réalistes, et permettent de donner corps à ce récit inquiétant. Tout n’est pas évident entre Michael et sa mère avec la venue de cet homme sous leur toit, et les tentatives d’explication ainsi que les fuites sont finalement typiques de ce qui se passe dans des familles désassemblées.

C’est grâce au sérieux de son approche que McCormick parvient à introduire l’élément perturbateur de manière réaliste. Par petites touches, la personnalité de David va se révéler, et sa vision de la famille parfaite va elle au contraire se craqueler. La mise en scène soignée de Nelson McCormick va se poser sur un récit prenant, distillant un suspense allant crescendo, en conservant toujours cette notion de réalisme. Je m’attendais à une série B tranquille, et Le Beau-Père monte de quelques crans grâce à une vraie vision du genre, et une approche très intéressante d’un sujet classique. Une très bonne surprise, qui donne envie de découvrir le film d’origine et sa suite!

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Une réponse à Le Beau-Père (Nelson McCormick, 2009)

  1. Zirko dit :

    J’aime beaucoup l’affiche du film !

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