Un titre énigmatique puisque ce film n’est pas la suite du Chinois de Robert Clouse où Jackie Chan effectuait ses débuts américains… Quoi qu’il en soit, ce 4ème film de James Glickenhaus (le réal du Droit de tuer, aussi connu sous le doux nom d’Exterminator) est un solide produit estampillé 80’s, avec une ambiance très travaillée et des personnages forts. Si Jackie Chan nous offrait des chorégraphies de malade dans ses films hong-kongais (La Hyène intrépide, La Danse du Lion, La nouvelle Fureur de vaincre…), il y avait souvent des approximations scénaristiques qui empêchaient ces films de dépasser le stade du divertissement sympathique. Dans Le Retour du Chinois, il y a moins de combats, mais le récit est bien plus structuré et nous plonge dans une enquête policière prenante entre les Etats-Unis et Hong-Kong.
Lorsque le partenaire de Billy Wong se fait tuer, ce dernier se venge et parvient à tuer le responsable tout en désobéissant à son supérieur. Sa hiérarchie décide de le rétrograder, et il se retrouve avec un nouvel équipier, leur première mission étant d’assurer la sécurité lors d’un défilé de mode. Mais tout tourne mal, et la fille d’un trafiquant se retrouve kidnappée. Les deux hommes sont alors envoyés à Hong-Kong, le rapt ayant très probablement été perpétré par un associé mécontent du père de la fille. Billy et Danny Garoni (joué par l’excellent Danny Aiello) vont tenter de remonter la piste jusqu’à M. Ko.
La paire Jackie Chan-Danny Aiello fonctionne vraiment bien, le côté gouailleur de ce dernier donnant l’occasion à Chan de créer un rôle de flic moins naïf qu’à l’accoutumée. On est dans un style pré-Rush Hour bien mieux réussi d’ailleurs, et ce buddy movie est vraiment bon! Jackie Chan nous offre quelques chorégraphies dont il a le secret et qui fonctionnent toujours efficacement, mais ce film possède surtout un esprit bien ancré dans son époque, James Glickenhaus parvenant à capturer l’essence même de New York puis de Hong Kong. Il garde toujours à l’esprit d’insérer ses personnages dans ces deux grandes villes cosmopolites, et son film y gagne en puissance. La vision des rues nocturnes du Bronx avec ses criminels tout droit sortis des Guerriers du Bronx s’oppose aux plans des embarcations typiques flottant sur les eaux hong-kongaises…
Le Retour du Chinois respire les 80’s et offre un policier très réussi, avec un réel sens de l’écriture et une mise en scène immersive. Ca fait bien plaisir de découvrir une série B de cette qualité, surtout avec un Jackie Chan en pleine forme! Et on a même droit à l’apparition du catcheur Big John Studd dans un rôle de bad guy!