En bref, j’ai vu Tatami de Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv, film américano-géorgien qui va suivre une judoka iranienne lors des championnats du monde, à qui on va demander d’abandonner par peur qu’elle croise la judoka israélienne également en compétition. La première heure est assez distanciée, avec toutefois un beau rendu en noir et blanc, mais avec peu d’impact émotionnels vis-à-vis de la judoka. Les séquences de combats manquent de punch et de suspense. La 2ème heure s’avère plus intéressante avec l’étau qui se resserre autour de Leila et de sa coach Maryam (incarnée par la co-réalisatrice Zar Amir Ebrahimi).
Ce récit renvoie au cas réel du judoka iranien Saeid Mollaei aux championnats du monde de Tokyo en 2019, à qui on a intimé l’ordre d’arrêter la compétition afin qu’il ne croise pas son adversaire israélien. En filigrane, le film fait également écho aux récits de la boxeuse Sadaf Khadem, de la grimpeuse Elnaz Rekabi et de la taekwondoïste Kimia Alizadeh. La 2ème heure s’avère donc plus incisive et permet de mettre en avant le talent de l’actrice Arienne Mandi. Le film dénonce évidemment l’archaïsme de la vision de la femme par le régime démocratique islamiste iranien, dont on a encore eu un exemple récent avec l’étudiante Ahou Daryaei. Tatami aurait gagné à être plus condensé et plus impactant, mais il a le mérite de dénoncer des faits très graves qui malheureusement sont encore cautionnés de nos jours…