Cat’s Eyes saison 1 (2024)

Cat's Eyes » : que valent les premiers épisodes de la série événement de TF1  ?

Les plus anciens se souviennent avec nostalgie de la série d’animation japonaise Signé Cat’s Eyes diffusée entre 1983 et 1985, et TF1 signe aujourd’hui une adaptation live en mode délocalisé, puisque les 3 frangines Chamade sont cette fois-ci françaises et vivent à Paris! Il ne s’agit pas de la 1ère adaptation live action puisque dès 1988, un téléfilm japonais intitulé Cat’s Eye a vu le jour, et un film toujours nommé Cat’s Eye a été produit en 1997, toujours du côté du Japon.

Signé Cat's Eyes (Série) | TF1+

Le fait d’adapter ce manga en lui ôtant ses origines nippones avait de quoi surprendre, et je m’attendais honnêtement à un ratage intégral. Je ne comprenais pas l’intérêt de digérer ce récit en mode frenchie, et au vu de l’affiche franchement dégueulasse, je n’y voyais qu’un concept purement mercantile. Mais si on a d’excellentes raisons d’être très méfiant au vu des productions souvent hasardeuses issues de la télévision ou du cinéma, je me suis vraiment bien fait avoir avec cette version surprenante et déroutante made in France!

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On peut se demander si le créateur du show a été uniquement sélectionné à cause de son nom, mais en tout cas, ce projet signé Michel Catz s’avère bien plus agréable à regarder que ce à quoi je m’attendais. Je reviens une fois encore sur cette affiche franchement râtée, car elle cache un potentiel inattendu dans cette histoire des  frangines Chamade que sont Alex, Sylia et Tamara. Ce qui ressort de prime abord avec cette séquence de la Tour Eiffel du 1er épisode, c’est une certaine décomplexion dans le traitement et une belle fluidité dans le récit, qui sans être incroyable parvient tout de même à bien nous accrocher, et c’est déjà une belle surprise. Le fait de choisir un réal qui gère la totalité des 8 épisodes est un très bon choix, et Alexandre Laurent s’avère plutôt efficace en parvenant à insuffler un rythme soutenu à des séquences qui auraient pu tomber à plat. Il n’évite malheureusement pas certaines baisses de rythme, avec notamment un épisode final en-deça de ce qu’il proposait jusqu’alors. Mais dans sa globalité, Cat’s Eyes s’avère bien plus agréable que ce que l’on était en droit d’espérer, et la façon dont on s’introduit habilement dans le Louvres, à la Tour Eiffel ou dans d’autres lieux parisiens donne envie de poursuivre l’aventure.

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Il faut dire que l’alchimie entre les  actrices se ressent pleinement, et Camille Lou, Constance Labbé et Claire Romain parviennent à offrir à chacune des frangines une vraie personnalité tout en ayant une cohésion essentielle à la réussite de leur mission. On sent que les actrices ont pris du plaisir à tourner ensemble et cet aspect ludique se ressent dans l’évolution de la série, qui bien qu’elle possède des enjeux émotionnels, parvient à ne pas non plus trop se prendre au sérieux. Camille Lou est Tamara, la plus mystérieuse et tourmentée, Constance Labbé joue Sylia avec un mélange de dureté et de fragilité qu’elle gère vraiment bien, et Claire Romain est impeccable dans le rôle de la rebelle et impétueuse Alex. Les  personnalités se complètent très bien et vont leur permettre de poursuivre leur mission sur fond de vols de tableaux et de mystère familial.

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Elodie Fontan hérite clairement du personnage le plus barré de la série, Prudence, une sorte d’Atomic Blonde à la fois déjantée et flippante. Il s’agit du personnage le plus borderline mais qui va apporter un grain de folie assez intéressant et une touche proche des animés japonais. Mis à part Prudence, il est vrai que l’aspect nippon est totalement évincé, mais ce qui pourrait être une trahison fait en fait office de relecture plutôt sincère et d’une adaptation réussie. Les acrobates japonaises du dessin animé se transforment en sportives françaises, et l’incorporation du Parkour pour Alex paraît être une évidence pour une adaptation française. Du coup, les balades sur les toits parisiens paraissent nettement plus crédibles et l’éloignement avec leurs homologues japonaises ne s’avère finalement pas gênant. Maintenant, ce serait bien que pour la suite, le Parkour prenne vraiment une place plus importante, car c’est quand même un peu léger à ce niveau-là sur cette saison 1.

Cat's Eyes (Série) | TF1+

Mohamed Belkir, alias MB14, joue Quentin, l’éternel amoureux de Tamara, et si son personnage est l’un des ressorts comiques majeurs de la série, il s’avère plutôt convaincant et sa relation avec Tamara fonctionne bien. Mais la relation la plus touchante s’avère être celle de Sylia et Abel, joué par Simon Ehrlacher, les  acteurs nous gratifiant de moments qui fonctionnent vraiment bien  émotionnellement. On croit à leur histoire et à leurs difficultés, et ils apportent une belle caution à la série. Le triangle amoureux avec Gwen (Cindy Bruna) fonctionne lui aussi très bien avec Quentin et Tamara, et on se rend compte que Cats’Eyes parvient à nous intéresser autant à l’aspect ludique de ses chasses au trésor qu’aux histoires d’amour de ses protagonistes. Et on n’oublie pas Alex qui se débat pour que sa Lili reste avec elle. Même si on sent une écriture plus convenue pour leur couple, certains moments fonctionnent plutôt bien.

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Cat’s Eyes va nous faire visiter Paris à sa manière, et Alexandre Laurent nous livre des séquences plutôt enlevées et filmées avec une certaine grâce, ce qui permet d’aller au-delà de la simple carte postale de la Ville Lumière. Il y a une beauté dans la photographie des scènes et on sent une volonté de sublimer les lieux, ce qui permet de plonger avec plaisir dans ces aventures féminines. La conception des phases d’infiltration, la manière de récupérer des tableaux et les course-poursuite donnent une certaine vivacité à ce show français, qui est capable d’aller au bout de ses idées justement parce qu’il sait être assez ludique pour surprendre lorsqu’il invoque une tonalité plus sérieuse. On appréciera la présence de Carole Bouquet, et on se posera par contre la question de l’utilité de ce Professeur Xavier du pauvre, personnage sans relief incarné par un Guillaume de Tonquédec qui en fait des caisses… La série n’est certes pas parfaite, mais n’avait pas pour ambition de l’être, et il en ressort du coup une belle énergie et une certaine sincérité qui font plaisir à voir. Elle est bien sûr perfectible, et j’attends avec curiosité une éventuelle saison 2, qui n’est pas encore déterminée. Et petite mention à l’excellente reprise du générique initial par Anne Sila, qui selon les épisodes assure même des variations bienvenues sur le thème classique. Franchement classe!

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