La Revanche de Freddy (Jack Sholder, 1985)

Jack Sholder n’a pas encore réalisé Hidden (ce sera son prochain film), mais il fait preuve d’une mise en scène efficace faisant de cette séquelle une série B très réussie. Même s’il ne rivalise pas avec les scènes chocs des Griffes de la Nuit, Sholder s’aventure sur un terrain légèrement différent en brouillant les pistes entre le cauchemar et la réalité. Là où Craven délimitait bien les frontières, Sholder les rend plus poreuses en s’appuyant sur le lent glissement apparent vers la folie du personnage principal.

Jesse Walsh (Mark Patton) est un adolescent typique avec sa bonne vieille coupe et ses fringues 80’s très marquées. Parallèlement à ses goûts vestimentaires douteux, il habite dans l’ancienne maison de Nancy Thompson, la jeune femme qui affrontait Freddy dans le premier film. L’esprit du croquemitaine hante les lieux, et Jesse en fait les frais chaque nuit avec des cauchemars bien atroces. La scène d’ouverture est à ce titre exemplaire, avec une représentation infernale très bien construite, et un Krueger motivé pour écharper de la donzelle! La Revanche de Freddy propose donc un spectacle différent du premier, avec une histoire de possession qui permet à Krueger d’agir par le biais de Jesse dans le monde réel.

La mise en scène de ce no man’s land entre cauchemar et réalité est très bien rendue par Sholder, qui déstabilise le spectateur à plusieurs reprises et qui rend le récit très intéressant. Jesse se retrouve impliqué dans des meurtres et se met à douter de sa propre santé mentale, alors qu’il est constamment manipulé par Krueger. Jesse sert de portail à Freddy, et les images de passage de réalité sont excellentes, notamment avec Freddy qui sort littéralement du ventre de Jesse, comme s’il naissait dans le monde réel!

Robert Englund reprend son rôle avec beaucoup de plaisir, d’autant plus que son personnage gagne en présence. La fête au bord de la piscine est à ce titre très représentative du genre de carnage jovial auquel il aime s’adonner… Une fois encore, les maquillages sont excellents, et Freddy se permet des jeux de mots en joignant le geste à la parole, comme lorsqu’il explique qu’il est le cerveau du groupe, tout en ôtant son tissu capillaire… Le personnage renforce son aspect joyeusement pervers et s’en prend toujours aux jeunes d’Elm Street.

La Revanche de Freddy est un opus très intéressant qui se démarque des Griffes de la Nuit en proposant un concept différent, ce qui était nécessaire pour réussir une suite.

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