L’autre Rive (David Gordon Green, 2004)

3ème film de David Gordon Green, L’autre Rive suit l’existence de John Munns et de ses deux fils, Chris et Tim, dans un coin reculé de Géorgie. Une vie faite de petits boulots et sans grande passion, à laquelle le plus grand des fils souhaiterait échapper. L’arrivée du frère de John va changer le cours tranquille de leur existence, et de manière bien radicale…

David Gordon Green réalise un film prenant qui tient à la fois de la tranche de vie, du thriller et du récit initiatique. Ce mélange des genres donne une tonalité très particulière à son film, qui navigue entre une torpeur semblable à celle qui frappe ce petit coin lorsque le soleil tape, et qui bascule rapidement dans un registre plus dramatique. L’attention portée aux dialogues et à la force de caractère de ses personnages permet au film de maintenir une certaine intensité, qui suis tout d’abord le quotidien de cette famille avec réalisme. Le basculement qui sera opéré plus tard va diriger le récit dans une autre direction, mais Green maîtrise son ambiance et son histoire pour maintenir l’intérêt jusqu’au bout.

Le casting est d’ailleurs excellent, avec un Jamie Bell en tête dans la peau du fils aîné Chris. Celui qui jouait Billy Elliott a grandi, et est devenu un acteur vraiment talentueux. Devon Alan est très bon dans le rôle du petit frère, et les deux adultes sont tout aussi bons; Dermot Mulroney (John) que je n’avais plus trop vu depuis Ca tourne à Manhattan, et Josh Lucas (Deel) que je n’avais plus vu depuis La Défense Lincoln! Mulroney et Lucas parviennent à rendre leur relation bien tendue, pleine de sous-entendus et de non-dits, qui mènera forcément à une impasse… Le contentieux entre les frères va exploser, et verra Deel se lancer à la poursuite des deux gamins.

Green intègre ses personnages dans cette région si paisible de Géorgie, où le drame qui se joue semble n’avoir aucun impact sur l’environnement. Les deux frangins vont devoir fuir la maison de leur père et s’aventurer dans les environs, dormant à la belle étoile et faisant des rencontres au hasard du chemin. On sent un côté 70’s dans ce choix de récit, avec ce parallèle constant entre la nature et l’humain… Une vision très intéressante qui augmente au final l’impact du récit, et qui montre comment l’Homme se débat sur Terre pendant les quelques années qu’il y passe…

L’autre Rive possède une forme contemplative dans laquelle les acteurs s’immiscent vraiment bien, et apparaît au final comme un road-movie plutôt lent, ponctué de quelques accès de violence qui marquent d’autant plus. Jamie Bell est vraiment excellent, et il donne même la réplique le temps de 2-3 scènes à une Kristen Stewart pré-Twilight!

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2 réponses à L’autre Rive (David Gordon Green, 2004)

  1. shystrak dit :

    Cette version moderne de « La nuit du chasseur » est un chef d’oeuvre tout simplement, le plus beau de Gordon Green. Sinon t’as aimé la musique de Philip Glass, juste sublime ?

  2. Wade Wilson dit :

    Bien sûr! Sa musique si particulière est bien envoûtante, comme d’habitude. Celle qui me marque le plus c’est toujours dans Koyaanisqatsi!

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