Pour son second film (après un Without Name qui semble bien intriguant aussi), le metteur en scène irlandais Lorcan Finnegan fait parler de lui dans les festivals avec ce mystérieux Vivarium. Co-production américaine et irlandaise, Vivarium se permet d’avoir des acteurs talentueux comme Jesse Eisenberg et Imogen Poots, pour nous raconter une histoire bien tordue et étrange…
Gemma et Tom forment un couple heureux décidé à emménager dans une belle maison. En se rendant dans une agence, ils tombent sur un individu au comportement bizarre, qui leur propose d’aller visiter un tout nouveau lotissement qui correspondra à leurs rêves. Mais au final, ça va très rapidement se transformer en situation cauchemardesque… Gemma et Tom se retrouvent coincés dans une sorte de variation de La Quatrième Dimension, et vont dès lors voir leur complicité et leur amour mis à rude épreuve…
La filiation avec la célèbre série de Rod Serling n’est pas usurpée, et on se retrouve dans une situation mêlant angoisse, étrange et absurde. Au début, on se dit que les réactions des personnages vont rapidement faire évoluer le récit, mais très vite, ils semblent abandonner et accepter leur défaite. Dans ce genre de film, c’est justement la lutte contre la situation qui donne tout son sel, et ici on laisse cela de côté un peu trop rapidement. L’ambiance est étrange avec ce quartier labyrinthique qu’on croirait peint à la main, et cet aspect oppressant fonctionne un temps. Mais l’acceptation de Tom et Gemma fait que le caractère oppressant devient moins pesant.
Certains voient dans ce film une caricature du mode consumériste de la société actuelle, personnellement je la trouve un peu tirée par les cheveux… La critique de l’éclatement du noyau familial ça peut effectivement passer, avec cette nouvelle vie s’offrant à eux et qui donne quelques basculements violents au personnage de Tom, épuisé et excédé. Mais l’ensemble aurait pu être bien plus captivant… Vivarium reste trop sage pour choquer, trop conventionnel pour être original. Le concept est sympathique et est traité avec soin, mais on sent que le propos aurait été bien plus percutant sous la forme d’un court métrage. On appréciera toutefois le voyage dans ce beau quartier bien désert…
Lorcan Finnegan nous gratifie d’une mise en scène intéressante qui colle aux basques de ses personnages, mais on regrette surtout que l’exploration de ce quartier ne soit pas plus importante. Il y a un schéma répétitif qui affecte le métrage, et qui en réduit significativement la portée. En l’état, Vivarium est une petite curiosité qui passe bien, mais qu’on aurait pu croire bien plus déviante et complexe.