Horse Girl (Jeff Baena, 2020)

On retrouve actuellement des oeuvres plutôt intéressantes traitant d’une souffrance psychologique féminine, tout en étant graphiquement intense. Sans atteindre le niveau anxiogène de l’excellent Swallow, Horse Girl va à sa manière poser de troublantes questions et suivre l’existence sans relief d’une jeune femme paumée. On retrouve donc des similitudes entre les 2 films, avec ici une Alison Brie qui prend son rôle très à coeur! Son investissement est double, puisqu’elle officie devant la caméra avec une vraie puissance émotive, et qu’elle co-écrit le scénario avec le réalisateur Jeff Baena!

Le basculement progressif vers un état de stress intense va être amené avec un dosage d’une très grande précision, et on va suivre cette ligne déclinante avec fascination. Alison Brie apporte une réelle complexité au personnage de Sarah, qui va se retrouver dans des situations étranges et de plus en plus inquiétantes. Saignements de nez, épisodes de somnambulisme, pertes de repères temporels… La petite vie morne de Sarah semble dériver vers des problèmes physiques et psychologiques qui vont s’avérer de plus en plus importants comme s’il s’agissait d’une réaction à la vacuité de son existence. Elle va faire des rêves très sensitifs qui lui paraissent réels, et son esprit va vaciller vers une sorte de parano bien violente.

Jeff Baena nous livre un récit à la fois très intimiste et psychédélique, nous plongeant dans les visions de la jeune femme. Son approche sensorielle s’avère très efficace, et on est rapidement happé par cette atmosphère sourde et éthérée, dans laquelle Sarah tente de s’épanouir tout en y étant finalement prisonnière. Là encore, on sent une certaine corrélation avec Swallow, bien que chacun des metteurs en scène choisira un traitement différent de son récit. Mais c’est toutefois intéressant de noter cette connivence conjoncturelle, qui donne lieu à 2 oeuvres dont l’étrangeté fait vraiment du bien dans un cinéma actuellement trop standardisé!

La détresse de Sarah et les moyens qu’elle met en marche pour tenter de se sortir de cette situation difficile vont plonger le spectateur dans une sorte de rêve/cauchemar, dont les atours graphiques achèvent de rendre ce Horse Girl bien addictif!

Ce contenu a été publié dans 2020's. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *