Crawl (Alexandre Aja, 2019)

Ca faisait depuis 2013 et son excellent Horns que j’étais sans nouvelles d’Alexandre Aja (j’avais complètement zappé La 9ème Vie de Louis Drax en 2016!), et il revient aujourd’hui avec un nouveau film de bébêtes aquatiques après son Piranhas 3D de 2010! Cette fois-ci, il renoue avec de l’horreur à l’ancienne et laisse moins de place à l’humour, privilégiant une approche frontale de ces agressions animales!

Haley n’est pas en très bons rapports avec son père, mais lorsqu’une tempête se dirige droit sur le lieu où il habite et qu’il ne donne plus signe de vie, elle se rend chez lui afin de savoir comment il va. Elle le trouve au sous-sol dans un sale état, et elle ne tarde pas à découvrir la cause lorsqu’un immense alligator manque de la dévorer! La fille et son père se retrouvent pris au piège dans cette cave, l’eau montant inexorablement à cause de la tempête, et ils vont devoir ruser pour s’en sortir…

Ce qui est toujours sympa avec Alexandre Aja, c’est que l’on sent à chaque film sa passion pour le genre, et qu’il nous gratifie d’une mise en scène qui se veut constamment immersive. Sa manière de filmer la montée des eaux dans le quartier, ou même cette très belle intro en mode sport aquatique, démontre le sérieux avec lequel il développe chacun de ses films. Graphiquement, il propose toujours quelques idées qui ancrent l’ambiance, comme ce plan discret mais efficace de la balançoire lorsque Haley passe sur la terrasse, où le montant de porte avec les différentes tailles des enfants avec les années qui passent. C’est subtil et efficace, et on sent constamment ce poids du passé qui accapare la jeune femme.

Il s’avère ensuite efficace dans sa gestion de l’espace et des attaques, même s’il fait à plusieurs reprises quelques entorses au réalisme. On est dans une série B qui va droit à l’essentiel, du coup il faut que ça charcle avec bien évidemment quelques références au mètre-étalon du genre, Les Dents de la Mer! Aja nous gratifie de plans soignés et concocte un suspense efficace, et l’opposition entre Haley et les vilains gators s’avère stressante! Michael Rasmussen et Shawn Rasmussen, les 2 scénaristes, apportent une belle touche d’humanité en greffant sur cette trame de thriller horrifique quelques touches émotives bienvenues, avec les dialogues touchants entre ce père et cette fille en froid, qui vont tenter de renouer le contact par cette occasion forcée. Kaya Scodelario (la saga Le Labyrinthe) est très crédible dans le rôle de cette fille à la fois forte et en proie au doute, et Barry Pepper (Il faut sauver le Soldat Ryan, La Ligne verte) est comme à son habitude toujours bon, cette fois-ci dans le rôle du père bourru et pourtant fier de sa fille.

On se retrouve donc pris au piège dans ce huis-clos aquatique, face à des alligators bien teigneux et qu’Aja teinte presque de fantastique (leurs yeux lumineux rajoutent quelques degrés à leur côté prédateur). Il ne va pas ménager ses 2 personnages, qui vont devoir puiser dans leurs réserves physiques et psychologiques afin d’assurer leur survie! Aj va être assez généreux dans sa vision des reptiles, tout en étant assez économe pour faire monter le suspense! Le tout est emballé avec une belle esthétique, et on va avoir droit à quelques moments étonnants,  comme le coup du flingue par exemple qui est excellent! Après, on reste dans une série B qui ne va pas non plus révolutionner le genre, mais qui s’inscrit davantage dans une continuité efficace, et qui parvient à conserver sa tension d’un bout à l’autre. Ce n’est certes pas aussi abouti que La Colline a des Yeux, mais c’est un bon petit thriller qui se permet d’être également crédible dans ses rapports émotionnels entre les personnages. Un bon horror movie estival ^^

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