L’année dernière débarquait la saison 1 de Runaways, proposition très réussie de Stephanie Savage et Josh Schwartz dans le monde super-héroïque de la petite lucarne! Le comics Les Fugitifs de Brian K. Vaughan et Adrian Alphona offrait une vraie belle atmosphère que les showrunners étaient parvenus à retranscrire à l’écran avec classe et intelligence. Autant dire que cette seconde saison était très attendue par les quelques fans de cette série!
Une saison 2 agrémentée de 3 épisodes supplémentaires, passant donc de 10 à 13, permettait de développer encore davantage les aventures de ces jeunes fugueurs. Et si on veut parler chiffres, il faut bien se rendre à l’évidence que cette augmentation n’aura au final pas été bénéfique au show… Si ça fait plaisir de retrouver nos 6 héros après un an d’absence, on sent toutefois qu’il y a un élément qui commence à devenir redondant tout en cassant le rythme… Ce sont les histoires sentimentales entre les membres de ce groupe qui apparaissent comme la première faiblesse de cette saison 2. Emotionnellement, ça a vraiment du mal à prendre, et un système de répétition se met en place dans ces sous-intrigues qui patinent… Et passée la découverte de cette première faiblesse, d’autres vont se faire jour…
Je parlais de chiffres, car le show fait illusion quasiment jusqu’à mi-saison, le temps de 6 épisodes, avant de s’effondrer totalement. L’intrigue centrée sur Jonah, entamée l’an passé, s’achève à mi-saison, et j’ai envie de dire tant mieux! Jonah n’était clairement pas un antagonistes des plus palpitants, et il était temps de clore ce chapitre. Mais une certaine cohésion se maintenait toutefois dans la lutte contre cet homme, et le fait de voir ce combat s’achever semble totalement déliter le show! Comme si Savage et Schwartz se retrouvaient perdus à mi-parcours, ne sachant plus du tout quoi nous raconter… Et on va dès lors partir dans une direction qui ne fonctionnera plus, tout en exacerbant les défauts de la série.
Si dans la saison 1, l’économie de pouvoirs apparaissait comme un trait caractéristique de l’écriture, on sent ici qu’il s’agit surtout d’une économie dictée par les budgets… Quand on a des gamins possédant des super-pouvoirs, on aimerait finalement bien les voir s’en servir davantage… Que ce soit les Fistigons de Chase, le sceptre de Nico, les pouvoirs lumineux de Karolina, ou la super-force de Molly, il y a finalement peu de moments où les producteurs laissent libre cours à leurs capacités. Quand on a un dinosaure, comme c’est le cas de Gert, à quoi ça sert si on passe toute la saison à le cacher? C’est vraiment dommage de ne pas assumer davantage la position super-héroïque du show, qui mis à part 1 ou 2 exceptions, va se contenter du strict minimum en matière d’action.
Cela ne serait pas dommageable si le scénario mettait l’accent sur le suspense, que ce soit dans les relations humaines ou dans les situations. Mais on se retrouve avec des moments improbables où rien ne fonctionne, comme cette fête d’anniversaire pour les 15 ans de Molly, alors qu’ils sont en guerre contre leurs parents… Cette séquence n’a rien à faire là, et fait encore perdre une bonne partie de la crédibilité que cette série s’était construite l’an passé. Toutes les interactions entre Alex, Chase, Molly, Nico, Karolina et Gert deviennent de plus en plus insupportables, le groupe ne parvenant jamais à se rassembler. Cela pourrait générer du suspense, mais on sent surtout que c’est artificiel et donc inintéressant…
Et cette lutte contre les parents devient de plus en plus ridicule, puisqu’on sait très bien que ces derniers ne tenteront jamais de tuer leurs enfants. La guerre contre le Cercle apparaît comme finalement très futile, et ce ne sont pas les quelques révélations des derniers épisodes qui apporteront de satisfaction supplémentaire. Et que dire de l’église des Gibborims, la secte dirigée par les parents de Karolina? Elle prend de plus en plus de place alors qu’elle n’a aucun intérêt scénaristique, et il s’agit probablement de la plus grande faiblesse de cette saison. Runaways avait été une très belle surprise l’an passé, et s’avère être une très grande déception cette année…