Maintes fois repoussée à l’époque, la sortie de Trick’r treat directement en vidéo ne laissait rien augurer de bon quant à la qualité du film, et l’on pouvait s’attendre à un énième produit sans saveur calibré pour Halloween. Mais Michael Dougherty, qui assure le scénario et la réalisation, a décidé de mettre sur pied un film étonnant et rafraîchissant, prenant à contre-pied les histoires classiques d’horreur et les détournant avec un respect assumé du genre.
Trick’r treat se veut un hommage aux bandes horrifiques d’antan, qu’elles soient dessinées comme les fameux EC Comics et ses récits macabres et à l’humour noir, ou cinématographiques comme le célèbre Creepshow de Romero (qui prenait pour point de départ un roman de Stephen King, qui rendait lui-même hommage aux EC Comics). Construit comme un film à sketches dans la plus pure tradition (l’horreur transalpine des années 60 chère à Fulci), Trick’r treat multiplie les références en les maniant avec beaucoup d’intelligence, ne se contentant pas de les aligner pour masquer une pauvreté scénaristique. Michael Dougherty rédige un script empreint de nostalgie et d’humour noir qui entremêle quatre histoires horrifiques se déroulant la même nuit dans une petite bourgade de l’Ohio. Cette anthologie n’est pas scindée en quatre chapitres distincts, mais voit les récits se croiser les uns les autres dans un exercice d’écriture amusant et vraiment bon.
On pense invariablement à La Nuit des Masques de Carpenterlorsqu’on évoque le soir d’Halloween, et Dougherty reconnaît d’emblée les qualités du film de Big John. L’ouverture de son film est un hommage sincère à la première aventure de Michael Myers, et le choix du prénom de Laurie pour le personnage incarné par Anna Paquin n’est certainement pas anodin… Il faut également signaler le travail remarquable sur la photographie effectué par Glen McPherson, donnant une tonalité onirique et inquiétante à ces récits. Là encore, on sent l’hommage aux œuvres classiques du genre, tout en offrant une vision bien originale au film.
Trick’r treat semble donc au départ être simplement une tentative de revisiter des histoires classiques, mais prend peu à peu de l’ampleur au fur et à mesure que l’on découvre les diverses imbrications de ces quatre récits. Sous la surface se cachent en effet des secrets bien gardés qui vont nous être révélés de manière ludique et surprenante, et le film de Dougherty se balade entre l’aspect nostalgique d’une enfance lointaine et l’âpreté de la soif du sang. Le tout est très cohérent grâce à une mise en scène inspirée donnant libre cours à la matérialisation d’un univers où l’irréel prend place avec grâce dans cette petite bourgade si paisible… Encore un stéréotype que Dougherty parvient à rendre attrayant… Et le choix du boogeyman est vraiment excellent! Le petit personnage d’Halloween est à la fois mignon et inquiétant, et concentre à la fois l’innocence et la cruauté de l’enfance.
Niveau casting, on peut donc signaler la présence d’Anna Paquin, la célèbre Malicia de la trilogie X-Men, dans un récit qui n’est pas sans évoquer sa série True Blood… Et nous avons également Brian Cox, le Stryker de X-Men 2. Coïncidence ? Probablement pas, puisque c’est Bryan Singer qui officie en tant que producteur… Nous avons donc avec Trick’r treat une excellente surprise d’Halloween, et il faudra suivre la carrière de Michael Dougherty dont il s’agit du premier film, et dont le Krampus ne devrait plus tarder !
J’adhère complètement au p’tit personnage mignon qui cache bien son jeu ! J’en ai profité pour regarder la BA de Krampus aussi : il joue bien avec les « codes » des films d’horreur effectivement…..la voiture qui ne démarre pas mdrrr et la montée en puissance de l’angoisse a l’air bien maîtrisée….!