Fast & furious 7 (James Wan, 2015)

Et de 7 pour Fast & furious! On a fait bien du chemin depuis les premières aventures de Dominic Toretto et sa famille, et la saga a troqué l’aspect tuning de ses débuts pour venir côtoyer les actioners bien testostéronés qui peuplent régulièrement nos salles obscures! C’est à partir du 5ème volet que la série a amorcé un sérieux virage, en faisant dériver le récit vers un genre mêlant thriller et action plutôt sympathique. Mais c’est Fast & furious 6 qui a véritablement installé la saga dans le domaine de l’action survitaminée, avec un concept à la Expendables bien bourrin et jusqu’auboutiste! Cette 6ème aventure a totalement surpris son monde avec son aisance décomplexée dans la surenchère, et sa parfaite tenue au niveau de la mise en scène!

Il était évident qu’après une telle réussite, la suite allait être on ne peut plus attendue! Surtout que la fin ouvrait directement sur la continuité de l’histoire, avec un Jason Statham bien décidé à devenir l’ennemi favori de Toretto et sa bande! La voie était donc toute tracée, et il fallait maintenant voir de quelle manière on allait continuer. Chris Morgan, scénariste sur la saga depuis le 3ème épisode, a écrit un script s’inscrivant dans la continuité du 6ème film, en essayant de poursuivre dans la même veine. Avec James Wan à la mise en scène, qui délaisse le genre horrifique le temps d’un film (il a réalisé Saw, Insidious, Conjuring: les Dossiers Warren), le résultat est à la fois réussi et convenu. La barre avait été mise très haut avec l’opus précédent, et Fast & furious 7 se place comme un film d’action bien bourrin avec quelques scènes véritablement impressionnantes, mais il ne parvient pas à surprendre comme l’avait fait le 6ème épisode.

En gros, James Wan va appliquer la recette qui avait fonctionné en 2013, en mélangeant un maximum d’ingrédients hautement volatiles qui font de Fast & furious 7 un bon blockbuster, mais qui offre une saveur que l’on avait déjà goûté. Pour le coup, on appréciera le spectacle qui ne laisse pas de répit et qui se suit avec intérêt, mais on aurait tout de même aimé être davantage happé. Fast & furious 7 est un bon gros produit calibré qui remplit son rôle, ce qui au final est déjà pas si mal, avec des envolées lors de quelques scènes impressionnantes!

La saga est devenue une rivale pour James Bond et Ethan Hunt, arpentant les mêmes sentiers qui voient de gentils héros sillonner le monde afin de traquer leur ennemi dans un déluge d’explosions et de mitraillages. On se balade donc des Etats-Unis au Japon, en passant par l’Azerbaïdjan ou les Emirats Arabes Unis, au gré d’un scénario qui va tenter d’annexer le maximum de guests. C’est ainsi que le casting fait office de véritable poids lourd, avec tout ce joli petit monde qui se croise et se dézingue: Vin Diesel, Paul Walker, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Tyrese Gibson, Ludacris, Dwayne Johnson, Jason Statham, Lucas Black (qui était le héros de Fast & furious: Tokyo Drift), Kurt Russell (Snake Plissken forever!), Nathalie Emmanuel (Missandei, la servante de Daenerys dans Game of Thrones), Tony Jaa, Djimon Hounsou, ou encore Ronda Rousey!

Chris Morgan a donc dû créer des liens entre tous ces acteurs, et on ressent parfois dans le scénario des moments qui sont surtout des prétextes à ces rencontres. Mais le tout est emballé avec assez d’expérience pour que cet aspect ne soit pas plombant, et c’est avec plaisir que l’on découvre chaque protagoniste supplémentaire. Evidemment, comme dans un film de la saga Expendables, les temps de présence à l’écran sont bien différents, et certains sont sacrifiés quand d’autres obtiennent un rôle plus conséquent. On aurait par exemple aimé voir davantage Tony Jaa, ou même Dwayne Johnson qui n’est finalement pas si présent que ça, mais qui a assez de charisme pour en imposer quand il est à l’écran!

Fast & furious 7 a dû être très difficile à tourner, avec la mort de Paul Walker survenue alors que la production du film était en cours. La manière dont les auteurs et acteurs expliquent la disparition de son personnage est très bien faite, et s’avère très touchante. On est là entre le réel et la fiction, et c’est finalement fait avec beaucoup d’humilité et de tact. On ne fait pas dans le pathos, mais l’émotion est là et elle est sincère.

 

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