Over the Top – le Bras de Fer (Menahem Golan, 1987)

Menahem Golan est, avec son cousin Yoram Globus, l’un des producteurs de série B les plus connus des années 80. D’origine palestinienne, les deux cousins rachètent en 1979 la boîte de production Cannon Group pour mettre sur pied des oeuvres qui vont faire le bonheur des amateurs d’action de l’époque! De Superman 4 à Allan Quatermain et la Cité de l’Or perdu, les deux associés vont produire la saga Portés disparus, le Ninja blanc, Les Maîtres de l’Univers, Invasion U.S.A. etc etc… De nombreux « chef-d’oeuvre » du cinéma bis qui mettront en avant Chuck Norris, Michael Dudikoff, Charles Bronson, Jean-Claude Van Damme… En complément de sa carrière de producteur, et contrairement à son cousin Yoram, Menahem Golan (dont le vrai nom est aussi Globus) a également dirigé une quarantaine de longs métrages, dont ce Over the Top – le Bras de Fer avec un Sylvester Stallone alors en pleine gloire.

C’est entre Cobra et Rambo III que Sly va tourner ce film, dont il assure aussi en partie l’écriture. Avec pour toile de fond le championnat du monde de bras de fer qui prendra place à Las Vegas, Stallone va en fait dérouler une très belle histoire dramatique sur un père qui retrouve son fils qu’il n’a plus vu depuis une dizaine d’années. Au-delà du film d’action annoncé, c’est surtout la relation père-fils difficile qui va être traitée avec beaucoup de sensibilité. En incarnant Lincoln Hawk, Stallone joue un routier qui va tenter de manière touchante et maladroite de gagner le coeur de son fils qui ne le connaît pas. Le périple à travers le Colorado du père et du fils va les amener à s’affronter et à nouer des liens que le père espère très forts.

La partie consacrée au bras de fer est finalement minime, un peu comme l’était la boxe dans Rocky. Stallone s’intéresse avant tout à l’histoire de ces deux êtres opposés, le père étant un homme pas trop cultivé mais avec des principes de vie forts, le fils sortant d’une école militaire avec un bagage intellectuel et un esprit de rigueur affirmés. L’affrontement entre le père qui ne demande qu’à être proche de son enfant et le fils qui en veut à son père de l’avoir abandonné étant petit va se jouer sur différents terrains. Dans l’intimité du camion avec lequel ils vont traverser l’état durant trois jours, mais aussi dans la lutte avec les hommes du grand-père du petit, qui veut à tout prix éviter que le jeune Michael parte vivre avec Lincoln. On est très loin du film d’action auquel on pourrait s’attendre, et ce n’est pas plus mal tant l’histoire est touchante!

Menahem Golan parvient à créer une atmosphère intimiste très réussie, tout en magnifiant son récit par la beauté des décors sauvages du Colorado. Les immenses montagnes et les falaises rocheuses bordant les routes sont magnifiques, et ce récit de retrouvailles difficiles prend place dans un écrin naturel impressionnant. On ressent toute la fierté de Lincoln dans son métier de routier, avec son camion imposant sillonnant les routes désertes, et l’on comprend son sentiment de liberté, qu’il cherche à faire comprendre à son fils. Petit à petit, il va amener, à force de patience et de tendresse, à se rapprocher de ce fils qui le tient à distance. Les expériences partagées vont les rapprocher, et Michael va commencer à comprendre ce père qui l’a laissé il y a de cela si longtemps. En traitant de la maladie, de la solitude et de l’amour filial, Over the Top – le Bras de Fer est un vrai film dramatique intense, et Stallone est très à l’aise dans ce registre!

On va évidemment terminer avec quelques scènes d’action, puisque Lincoln veut combattre pour le titre de champion du monde de bras de fer, et il est opposé à des adversaires qui offrent un aperçu des clichés chers aux actioners des 80’s! Mais si cette partie est moins prenante, elle n’en reste pas moins sympathique, avec une plongée dans le film d’action old school coloré de l’époque! Le suspense est calculé, et même si l’on perd en réalisme, on assiste à des combats intéressants.

Mais Over the Top – le Bras de Fer est avant tout une vraie belle histoire dramatique, et fonctionne encore très bien près de 30 ans après!

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