L’arrivée du scénariste Charles Soule était plus qu’attendue sur la série Thunderbolts, Daniel Way ne parvenant pas à insuffler assez d’énergie pour faire de ce titre un incontournable. Il faut dire que les dessins de Steve Dillon ne hissaient jamais le titre vers le haut non plus… C’est donc avec un grand intérêt que j’ai ouvert les pages de ce Marvel Knights 14, qui démarre avec 3 épisodes consacrés à l’équipe du Hulk rouge. Bon, déjà, le premier voit encore Dillon au dessin… Le scénario de Soule s’en trouve nettement amoindri du coup, et cette histoire de vengeance entre Frank Castle et le frangin d’Elektra tourne court au final… Surtout que l’on ne retrouve pas la totalité des protagonistes, et que Deadpool est absent!
D’ailleurs, le second épisode fonctionne sur le même principe de l’équipe réduite, et là encore, Wade est aux abonnés absents! Ca fait deux épisodes sans son humour légendaire… La partie graphique s’améliore nettement puisque c’est Phil Noto qui officie sur cet épisode, lui qui faisait des miracles sur l’excellente série X-Force de Rick Remender! Mais là encore, l’histoire n’est pas des plus captivantes, et on assiste à un flash-back entre Hulk rouge et la destructrice Mercy, qui permet certes d’éclaircir la situation actuelle, mais qui ne force pas non plus sur la dramaturgie… Et Deadpool est absent, donc…
Changement de dessinateur encore pour le troisième épisode signé Jefte Palo! Un style nettement plus caricatural pour un récit un peu plus déjanté, qui prend place dans les événements d’Infinity. Les Thunderbolts ont pour mission de démanteler une vieille famille mafieuse reconvertie dans le financement des affaires. Ils permettent à différents groupes de faire leurs basses besognes dans les quartiers en contrepartie de retombées financières. Le Punisher les a dans le collimateur et souhaite l’appui des Thunderbolts afin de les éradiquer. Mouais… Là encore, pas vraiment de quoi se mettre sous la dent… L’arrivée de Charles Soule n’est pas pour l’instant synonyme de rafraîchissement pour l’équipe du colonel Ross, même si Deadpool est enfin de la partie! Il y a en plus trop de disparités graphiques entre ces 3 épisodes pour avoir une homogénéité, et c’est plutôt décevant au final…
Vient ensuite Matt Murdock et un récit encore une fois étrange, tiraillé entre une certaine naïveté et de vraies bonnes idées. L’apparition du bad guy Ikari est excellente, lui qui est une sorte de double maléfique de Daredevil, seul capable de foutre la frousse à l’Homme sans Peur! L’affrontement entre les deux surhommes est vraiment bon, et permet de faire abstraction des passages plus convenus. Mark Waid pose certaines questions très intéressantes concernant Matt, et on est curieux de lire la suite…
On termine par la fin de l’arc La Traque, qui voit également le scénariste Ed Brubaker quitter la série le Soldat de l’Hiver! Celle-ci était vraiment captivante jusqu’ici, mais cette conclusion ne parvient pas à offrir la même densité dramatique et les mêmes qualités narratives vues précédemment, ce qui est bien dommage! Le dessin de Butch Guice est toujours d’une tonalité sombre bienvenue, mais la magie n’opère plus, d’autant plus que certains aspects du scénario sont tirés par les cheveux… Comme le fait que Bucky accepte de se soumettre à un lavage de cerveau décidé par son ennemi Leo Novokov! Dommage pour cette série qui était la meilleure du magazine jusque-là!
En conclusion, ce Marvel Knights 14 est d’une qualité assez médiocre, et seul Mark Waid surnage en offrant une aventure originale à Daredevil!