Un très bon numéro avec ce Marvel Knights 13 qui nous offre des séries aux ambiances bien différentes mais travaillées avec beaucoup de soin. On commence par la série la plus importante de la revue, Thunderbolts. Depuis maintenant plusieurs mois, l’équipe menée par Daniel Way constitue le noyau central de Marvel Knights, Panini souhaitant rattraper le retard afin de synchroniser la série avec l’événement Infinity qui vient de démarrer. Ce mois-ci encore donc, nous avons droit à 3 épisodes centrés sur l’équipe bad-ass menée par le Général Thunderbolt Ross, alias Hulk rouge.
L’intrigue se complexifie pour les Thunderbolts lancés à la recherche d’une puissante arme Gamma. D’un pays à l’autre, ils suivent les pistes terroristes afin de retrouver les responsables et de désamorcer une situation qui pourrait s’avérer hautement explosive. L’aura de la Dynamo pourpre pèse sur ces épisodes, le neveu du scientifique russe ayant repris ses travaux afin de créer des répliques de l’armure de son oncle. On nage en plein récit d’espionnage avec infiltration et désinformation, ce que l’on n’aurait pas cru possible au vu des tempéraments dévastateurs des protagonistes! Daniel Way gère plutôt bien les interactions entre tous ses personnages, et la tension reste intense tant les dissensions persistent au sein des Thunderbolts (vous noterez la superbe allitération en s).
Venom est le membre le plus virulent envers les directives du général Ross, auquel il ne fait absolument pas confiance, surtout depuis les événements de Kata Jaya dans les premiers épisodes. Ross doit constamment rediriger son équipe vers l’objectif, en usant de manière plus ou moins brutale. Samuel Sterns reste toujours discret tout en regrettant de ne pas être tenu au courant de leur mission par Hulk rouge, qui ne lui fait pas confiance. Le principe de cette équipe disparate et qui n’attend que la plus petite étincelle pour exploser s’avère très intéressante, chacun ayant ses propres raisons pour continuer et ne fonctionnant au final pas vraiment dans un but collectif.
Le Punisher s’avère à la fois discret et efficace, et sa relation avec Elektra va être engagée lorsque celle-ci va se retrouver confronter à un dilemme familial. Daniel Way nous offre une belle surprise avec la brève apparition de Blind Al, la vieille prisonnière/confidente de Deadpool à l’ère Joe Kelly! Wade lui passe un rapide coup de fil, et l’espace d’un instant, on retrouve le duo déjanté des années 90!!!
Daredevil ne me faisait pas vraiment palpiter jusqu’à présent, mis à part un épisode récent avec Coyote qui s’avérait particulièrement sombre. Mais les 2 épisodes du jour mettent l’accent sur une menace sacrément tordue à laquelle va être confronté Matt Murdock, puisqu’un mystérieux individu tente de reproduire l’accident qui lui a coûté la vue et l’a doté de sens exacerbés! Des détenus sont brûlés avec la même toxine chimique, et deviennent fous et surpuissants. Une idée très ingénieuse de Mark Waid qui ramène Matt à son passé, tandis qu’il doit dans le même temps aider Foggy Nelson, qui apprend qu’il est atteint d’un cancer… Le dessin de Chris Samnee s’adapte étrangement à la tonalité sombre que prend le récit, alors qu’il propose pourtant des dessins plus légers que d’autres artistes. Le mélange entre les deux tonalités du scénariste et du dessinateur confèrent une ambiance particulière à la série, ce qui est en fait à double tranchant; soit le récit est prenant comme c’est le cas aujourd’hui, et ça passe, soit l’histoire est trop light et le dessin ne compense pas. Un mélange des genres intéressant qui pour ces 2 épisodes fonctionne vraiment bien! Daredevil peut compter sur le soutien d’Hank Pym, et l’aspect old school de certaines situations rend finalement hommage aux comics d’antan!
On termine avec la meilleure série du magazine, et la plus sous-exploitée puisqu’elle ne compte depuis quelques mois qu’un seul épisode! Le Soldat de l’Hiver baigne dans une atmosphère nettement plus sombre que les autres séries, offrant un récit d’espionnage mâtiné de super-héros tout ce qu’il y a de plus réaliste. James Barnes s’est fait faire un lavage de cerveau afin de sauver Black Widow. Leo Novokov la retient en effet, et oblige le Soldat de l’Hiver à mener une mission de destruction. Wolverine, Hawkeye, Captain America sont de la partie dans ce récit captivant signé Ed Brubaker! Pour la petite histoire, le Captain America: le Soldat de l’Hiver sorti ce mercredi est basé sur le run de Brubaker sur la série Captain America, et présente le personnage du Soldat de l’Hiver justement. La cible choisie par Novokov ne sera pas aisée à descendre, puisqu’il s’agit de Daredevil! Le seul regret concernant cette série, c’est de n’avoir qu’un seul épisode tous les 2 mois!!!
Une revue de très bonne facture ce mois-ci, et l’arrivée dans 2 mois du scénariste Charles Soule sur Thunderbolts! Daniel Way termine son run au bout de 11 épisodes, et j’ai vraiment hâte de découvrir ce que nous as concocté ce nouveau scénariste apparemment très talentueux!