The Innkeepers (Ti West, 2011)

 

Juste avant sa participation au génial V/H/S, Ti West (qui est né dans le Delaware, ça devrait plaire à Wayne et Garth) nous a concocté une pure merveille avec ce The Inkeepers, qui s’amuse avec les codes du film de maison hantée avec un plaisir évident! C’est simple, je n’ai jamais vu un mélange des genres aussi réussi, et Sara Paxton est magnifique!!!

The Innkeepers prend place dans un vieil hôtel d’un patelin paumé, qui à quelques jours de sa fermeture, est gardé par deux réceptionnistes. Claire (Sara Paxton, qui jouait dans l’excellent La dernière Maison sur la Gauche et le très bon Shark 3D) et Luke (Pat Healy, que l’on a pu voir dans l’étrange Compliance de Craig Zobel) ne sont pas vraiment débordés avec les rares clients présents, et passent leur temps à discuter ou à chasser les fantômes. Il y a une vieille légende qui voudrait qu’une suicidée se balade dans les couloirs de l’hôtel, alors pourquoi ne pas essayer de la découvrir durant les longues journées et les longues nuits passées à rester dans cet hôtel?

Ti West va mettre en place deux personnages un peu loosers mais attachants, qui vont chercher à rencontrer le fantôme de Madeline O’Malley. On va passer par des moments véritablement absurdes, où Claire rejoue une scène en se déguisant avec un drap, jusqu’à des scènes sacrément flippantes! Ti West va constamment jouer avec son atmosphère, et va réussir à passer d’un moment touchant ou drôle à une séquence angoissante, le tout en conservant une certaine identité narrative! The Inkeepers est un vrai travail d’orfèvre qui démontre à quel point West ne laisse rien au hasard!

Quand on regarde le plan-séquence où Claire sort la poubelle, on assiste à un moment totalement burlesque qui tient de l’impro théâtrale, et le personnage en est d’autant plus touchant avec son côté maladroit! Des moments comme ça, Ti West en place régulièrement dans son film, ce qui apporte une touche réaliste très prononcée. Il joue avec le rythme de ses séquences, les laissant vivre sans chercher à les couper au maximum. Ce choix donne un ton véritablement particulier au film, qui avance progressivement en passant par des scènes que l’on pourrait croire inutiles, mais qui sont là pour montrer l’aspect réaliste du récit. Mais surtout, ces scènes sont d’une absurdité bienvenue!

Mais The Inkeepers est aussi un film d’épouvante, et les basculements soudains sont très maîtrisés, avec une tension qui grimpe d’un coup et qui se maintient habilement! Ti West joue sur les hors-champs et sur les sons, et il réalise un travail de mise en scène et de mixage tout simplement excellent! L’exemple du micro et du casque pour essayer de capter les sons de l’au-delà est génial, avec un son étouffé lorsque Claire a le casque sur les oreilles, et qui donne l’impression d’être enfermé! Ti West réussit à rendre son histoire oppressante, tout en lui offrant des scènes de répit où l’humour un brin geek fait mouche.

On retrouve avec plaisir Kelly McGillis, qui jouait à l’époque dans Top Gun ou Witness, et que l’on a pu croiser récemment dans le Stake Land de Jim Mickle. Son rôle d’ancienne actrice reconvertie dans la voyance renvoie à une image touchante des ex-stars, et sa froideur apparente masque une volonté de continuer malgré le fait que ses meilleures années soient passées… Ti West lui offre un rôle très bien écrit, et sa relation avec Claire va donner lieu à des moments drôles et émouvants.

Bref, The Inkeeepers, c’est vraiment énorme avec ce mélange d’humour, de flippe et de nostalgie, et Sara Paxton fait de Claire un personnage tout simplement génial!

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