Après un Orphelinat très travaillé graphiquement mais sans aucune consistance dramatique, la méfiance était de mise face à ce projet de film catastrophe axé sur l’histoire vraie d’une famille prise dans le tsunami qui a ravagé Phuket en 2004. Et pourtant, ce sujet très délicat semble avoir totalement inspiré Juan Antonio Bayona, qui nous livre un film qui va au-delà des espérances en développant un récit poignant qui nous prend aux tripes pendant presque 2 heures! Du 1er au dernier plan, Bayona maîtrise son propos avec un sens visuel impressionnant doublé d’un sens de la dramaturgie captivant!
La caractérisation des personnages nous dévoile une famille américaine typique et heureuse, partie en vacances en Thaïlande histoire de décompresser et de profiter d’instants privilégiés entre le père, la mère et les 3 garçons. Juan Antonio Bayona met en avant les plaisirs simples qui sont d’autant plus précieux avec l’imminence du drame. Et c’est là que l’on découvre à quel point Bayona est finalement un immense metteur en scène: sa vision du tsunami dévastant l’hôtel est la séquence catastrophe la plus impressionnante que j’ai pu voir au cinéma, le réalisateur parvenant à créer une intensité maximale grâce à un sens du montage et une composition visuelle bluffants, mais aussi grâce au réalisme apporté par les acteurs qui font de cette séquence une réussite totale, tant sur le point technique que dramatique! On est littéralement plongé avec les personnages dans cet enfer soudain, et l’on va suivre avec angoisse la progression de Maria et de son fils Lucas emportés par les eaux. C’est très difficile de retranscrire à quel point le film frappe fort, mais le metteur en scène espagnol est parvenu à toucher au plus profond de l’âme du spectateur, ce qui est tout de même inespéré après avoir vu L’Orphelinat! Bayona met en avant les pulsions de survie les plus intimes et nous confronte à nos propres réactions en une telle situation, parvenant à nous bouleverser comme rarement au cinéma.
La justesse est également présente dans l’interprétation des acteurs, qui semblent tous habités par l’intensité dramatique de cet événement arrivé en 2004. C’est avec un dénuement total et l’expression de sentiments profonds que les acteurs parviennent à donner un sens à cette histoire, qui a aucun moment ne tombe dans le voyeurisme. C’est là le plus grand écueil qu’il fallait éviter, et à la place, on a une immense aventure humaine qui nous touche sans que l’on puisse l’en empêcher. Naomi Watts est encore une fois impressionnante, Ewan McGregor nous révèle à quel point il peut être parfait avec un directeur d’acteurs comme Bayona, et les gamins vont eux aussi au-delà de ce que l’on pouvait attendre d’eux, mention spéciale à Tom Holland qui joue le fils aîné et qui est véritablement impressionnant!
Là où le film démontre ses immenses qualités, c’est dans le fait que la séquence catastrophe n’est pas distincte du reste, mais qu’elle va permettre de développer des émotions intenses qui ne s’estomperont à aucun instant. Les recherches de Lucas et de son père afin de retrouver la famille sont tout simplement poignantes, et créent une émotion d’une intensité rarement atteinte au cinéma! Avec The Impossible, Juan Antonio Bayona nous livre une oeuvre magistrale qui devrait durablement marquer le monde du 7ème art, rendant palpable cet événement tragique en démontrant la force imparable de la nature déchaînée, mais en magnifiant la force de caractère d’une poignée d’humains qui ne veut pas renoncer! The Impossible est une date marquante du cinéma!
Celui-ci, je ne me pardonne pas de l’avoir raté au cinéma surtout après ta critique enthousiaste.
Je ne m’attendais pas du tout à ça en commençant à le regarder, mais je trouve ce film tout simplement sublime! J’ai hâte de lire ta critique 😉