Excision (Richard Bates Jr., 2012)

Pour son 1er film, Richard Bates Jr. effectue une variation sur son court métrage éponyme, nous présentant une jeune ado particulièrement cintrée aux prises avec un environnement dont elle se sent étrangère. Pauline a une conception bien spéciale de la vie, et elle va tenter de l’imposer à ses proches, qui ont beaucoup de mal avec elle. Dis comme ça, on se dit qu’on va assister à un drame familial très chiant, mais Bates puise dans un imaginaire bien plus glauque et ludique, qui va permettre au spectateur de suivre ce récit avec intérêt, entre un humour noir bien mené et des idées de mise en scène sympas!


Disons-le tout de suite, je m’attendais à un spectacle plus trash et déviant après avoir vu la bande-annonce. Excision ne va pas aussi loin qu’il pourrait, même s’il se permet des séquences bien malsaines par moments… Bates joue beaucoup avec la notion d’humour qui réajuste les scènes sanglantes, et qui rend finalement Pauline attachante! Elle apparaît comme une rebelle qui ne demande qu’à s’affirmer, mais sous ses airs maladroits et sa dégaine masculine, elle sait comment maîtriser ceux qui l’entoure, et notamment les mecs. La scène avec le gars dans l’hôtel est bien trash, même si au final elle n’est pas surprenante…

C’est cet aspect qui empêche le film d’être une bonne grosse claque, car le déroulement se fait tranquillement et avec des scènes que l’on peut deviner. Sauf… Mais bon, pas de spoil. Excision reste toutefois au-dessus du lot commun par la volonté de Bates de jouer sur les liens entre le réel et l’imaginaire, créant notamment des scènes oniriques géniales, et que ne renierait certainement pas un Araki! la beauté visuelle de ces séquences est doublée d’une forte puissance émotive, et l’intro du film est à ce titre magnifique! Richard Bates Jr. développe une imagerie très forte représentant la frontière entre la conscience et l’inconscient de Pauline, ce tumulte permanent allant de pair avec sa personnalité désorganisée.

Excision bénéficie de seconds rôles de choix, avec Traci Lords en mère puritaine (!!!), John Waters en révérend(!!), Malcolm McDowell en prof de lycée, ou encore Ray Wise en proviseur! Mais là encore, même si ça fait plaisir de revoir toutes ces tronches, les rôles auraient pu être davantage développés, notamment pour Ray Wise qui sera toujours lié à Twin Peaks! Mais bon, la prestation d’AnnaLynne McCord est telle qu’elle suffit à porter le film et à en faire une oeuvre barrée et réussie! Cette actrice est impressionnante, faisant de Pauline une fille étrange à la fois drôle et dangereuse. Un rôle très fort pour un film qui aurait pu être plus surprenant, mais qui n’en est pas moins réussi.

Ce contenu a été publié dans 2010's, Cinéma. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Excision (Richard Bates Jr., 2012)

  1. Zirko dit :

    Tu l’as vu à quelle occasion ce film ? Dans un festival ?

  2. Wade Wilson dit :

    Euh officiellement ou officieusement? 😉 Disons que tu peux le trouver facilement!

  3. Zirko dit :

    Ok, merci 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *