Le porno a longtemps été une industrie secrète destinée à fournir les vidéo-clubs spécialisés afin d’assouvir les fantasmes de vieux pervers… Cette image est restée jusque dans les années 70, où un mouvement sans précédent s’est emparé de ce genre si méprisé au pays de l’Oncle Sam. C’est le début de l’ère du Porno-Chic, qui va gangréner toutes les strates de la population jusqu’à atteindre la bourgeoisie. Dès lors, le porno n’est plus considéré comme sale et vulgaire, mais bel et bien comme un art à part entière. Ce sont des oeuvres comme Gorge profonde, Derrière la Porte verte ou L’Enfer pour Miss Jones qui propulsent le genre vers la renommée, avec une utilisation du 35 mm (pour la pellicule…), des scénarii plus développés qu’à l’accoutumée, et une véritable liberté de ton, souvent accompagnée d’un certain sens de la mise en scène. Pour Gorge profonde, fallait y penser quand même, que le clitoris de la gentille dame se trouve en fait situé dans sa gorge!!! Bon, ça n’empêche pas le film d’être laid et nul, mais au moins, il y a de l’idée!
C’est dans ce contexte très favorable que Jim Clark, qui vient de réaliser son premier film l’année d’avant, au titre évocateur de Teenage Pajama Party, sort ce Debbie does Dallas qui est une référence de l’âge d’or du X américain. Il faut dire que l’ambiance détendue et l’atmosphère très sexy cotoie une bonne humeur qui devait se ressentir sur le tournage. Il y a un charme nostalgique très fort qui se dégage de ce film, qui multiplie les scènes dénudées dans un joyeux foutoir communicatif. Le point de départ est très simple, Debbie est une pom-pom girl qui a besoin d’argent afin de pouvoir suivre son équipe de foot et jouer à la majorette. Et elle va vite tirer avantage de son physique (avantageux) afin de réunir la somme, et ses copines vont faire de même… Jim Clark filme ses jolies étudiantes avec une caméra très libre, et s’amuse tout aussi bien au montage, très révélateur d’une certaine idée de la liberté 70’s… C’est beau, rythmé, et d’une bonne humeur communicative!
Mais il ne faut pas oublier l’un des éléments majeurs de ces films à l’époque, composés de bande-son qui déchirent!!! Pour DDD, c’est Gerard Sampler (ils utilisent tous des pseudos dans le porno on dirait!) qui s’y colle, et qui n’a apparemment rien fait d’autre par la suite… Ou alors sous son vrai nom peut-être! Une bonne musique bien groovy qui reste en tête longtemps après la vision du film (comme les courbes de Bambi Woods!)!
Insouciant, coquin et drôle, Debbie does Dallas est représentatif d’une ère naïve et espiègle où le sexe était un jeu sans complications. On est très loin de certaines oeuvres actuelles qui préfèrent chercher à choquer… Debbie does Dallas est une bouffée d’air frais, datée certes (c’est très chevelu…), mais très agréable. Le charme et les formes de Bambi Woods y sont pour beaucoup, elle qui en une poignée de films est devenue une icone du genre.
Le mystère autour de cette femme reste entier, elle qui n’a tourné que dans 4 films (dont 2 suites à DDD). Son vrai nom demeure inconnu, ainsi que les détails de son existence. Le mythe Bambi Woods grandit lorsque, en 1986, un journal affirme que la comédienne est morte d’une overdose, et que les spéculations commencent sur une éventuelle tentative de regagner l’anonymat par ce procédé (le phénomène Michael Jackson en somme). Pourtant, une femme interviewée en 2007 affirme être Bambi, et explique sa « disparition » du circuit. Vérité, intox? Impossible d’affirmer quoi que ce soit. La seule certitude que l’on puisse avoir, c’est qu’elle aura été un temps un sacré fantasme pour les hommes, et que celui-ci perdure!