Alexandre Bustillo et Julien Maury poursuivent leur exploration du genre horrifique après leur premier essai A l’Intérieur. Cette fois-ci, ils se concentrent davantage sur l’épouvante que sur le gore, en mettant en scène 3 jeunes gens s’aventurant dans une immense bâtisse appartenant à une ancienne gloire de la danse, aujourd’hui centenaire et dans un coma profond. Si le film de genre français laisse souvent dans son sillage des oeuvres imparfaites voire franchement râtées, Livide affiche une maîtrise certaine de la part des deux auteurs, qui nous entraînent dans un trip mystérieux et angoissant. Leur façon de poser les personnages et une ambiance de coin perdu au fin fond de la Bretagne témoigne d’un savoir-faire appréciable, qui ne se démentira pas tout au long du récit.
Chloé Coulloud incarne Lucie, le personnage principal, qu’elle joue avec subtilité. Cette jeune femme découvre la mystérieuse maison lors d’un stage de soins à domicile où elle accompagne Mme Wilson, jouée par Catherine Jacob. C’est ainsi qu’elle apprend que la vieille femme cacherait un trésor dans sa demeure, ce qui éveille tout de suite l’intérêt du petit copain de Lucie. Avec un ami, ils décident d’entrer dans la bâtisse en cette nuit d’Halloween… Ils vont alors être confronté à des évènements flippants et bien morbides…
Ce qui frappe d’entrée, c’est la très belle photographie de Laurent Barès, qui officiait déjà sur A l’Intérieur. Il crée une atmosphère angoissante faite de clacissisme et de mystère, dans laquelle on ressent la nostalgie d’un cinéma horrifique plus ancien. Barès et les deux réalisateurs touchent au genre avec respect et modestie, augmentant par là même l’aura du film. La configuration des lieux renvoie aux films de maison hantée comme La Maison du Diable, mais Livide ne fait pas le choix de copier ce qui existait, il se sert simplement de la substance accumulée depuis des décennies dans le genre pour offrir une continuité tout en se permettant quelques innovations.
Bustillo et Maury font lentement grimper l’angoisse, grâce à un véritable travail sonore et visuel qui happe le spectateur dans une descente indiscible vers l’horreur que renferme cette maison. Qui est cette mystérieuse vieille femme, et que cache-t-elle dans les recoins obscurs de sa demeure? Les deux réalisateurs se font plaisir lors de séquences qui tiennent d’un onirisme bien sombre et qui renvoient à des contes bien cruels. Leur visualisation du Mal se fait sur deux tableaux, avec un aspect bien réel qui tient du fait divers, et un aspect autrement plus ancestral qui se manifeste tel un cauchemar.
On se balade dans cette demeure avec une réelle tension, et c’est vraiment très appréciable de pouvoir trouver cela dans un film français! Livide est moins percutant qu’Haute Tension par exemple, mais il travaille davantage sa beauté sombre en soignant vraiment bien ses cadres, et l’on pense à une approche très ibérique de l’horreur où l’esthétisme est toujours de mise. Livide est une excellente surprise!
Alors celui-ci je veux absolument le voir !
C’est non négociable ! 😉
C’est du très bon film de genre français, tu seras pas déçu!
Si je pouvais retrouver la même claque qu’avec Martyrs de Pascal Laugier je signe de suite !
C’est quand même très différent… Bon ma vision de Martyrs était tronquée, car on m’avait raconté tout le film! 😉 Au départ je ne voulais pas du tout le voir, donc quand je l’ai vu en sachant tout ce qui allait se passer, c’était moins difficile à regarder finalement! Livide est vraiment un très bon film d’ambiance, axé davantage sur l’épouvante que le gore
Quel dommage que l’on t’ait raconté Martyrs, c’est vraiment une expérience très forte à vivre. Ce film m’a choqué et marqué durant plusieurs journées. Je lui ai même mis la note maximale si mes souvenirs sont bons.
Du coup je regarde Livide aujourd’hui, car même s’il est plus axé sur l’épouvante, j’adore aussi ! 😉