Thunderbolts* (Jake Schreier, 2025)

Thunderbolts* : le dernier film Marvel vaut-il le coup ? Les critiques sont  (presque) unanimes

En 1997, le scénariste Kurt Busiek et le dessinateur Mark Bagley créaient les Thunderbolts, une équipe composée de super-vilains se faisant passer pour des super-héros. Le Thunderbolts*  (très important l’astérisque) de Jake Schreier n’est pas du tout une adaptation de ce comics… A la place, les scénaristes Eric Pearson et Joanna Calo ont pioché parmi les seconds et surtout troisèmes couteaux du MCU pour effectuer un assemblage hétéroclite qu’ils vont forcer à coexister le temps d’une mission destinée à sauver le monde. Ca vous rappelle vaguement quelque chose? Suicide Squad? Ou The Suicide Squad peut-être? 2 ratages intégraux made in DCEU qui rassemblait des bad guys afin qu’ils aillent eux aussi sauver le monde. Sauf que la façon dont les membres des Thunderbolts sont réunis s’avère très différente de leurs concurrents.

Cinéma. « Thunderbolts », un 36e opus qui redonne du souffle à l'univers  Marvel. La

Eric Pearson oeuvre chez Marvel quasimment depuis le début, et on retrouve son nom sur les fameux Marvel One-Shot que sont The Consultant, A funny Thing happened on the Way to Thor’s Hammer et Item 47, ainsi que le court Agent Carter et la série qui a suivi, Agent Carter donc. On le retrouvera encore sur Thor : Ragnarok et Black Widow, achevant de le placer comme un fidèle de l’écurie Feige. Il oeuvre actuellement sur le script de Blade, projet maudit qui finira bien par trouver le chemin des écrans… Joanna Calo est quant à elle davantage versée dans les séries humoristiques du style BoJack Horseman. On va donc retrouver la formule classique de films super-héroïque mâtiné d’humour chère à Marvel Studios, mais le résultat est un mélange qui fonctionne curieusement mieux qu’à l’accoutumée en terme de rythme, et même les vannes les plus grossières fonctionnent bizarrement… ^^

Thunderbolts*' Review: These Six Rejects Are Crucial to MCU Future

Il faut dire que pour une fois, on vient interroger cette notion d’humour et que l’on creuse afin de savoir ce qu’il recouvre. Et quand on gratte cette couche protectrice, on révèle ce qui est probablement le vrai sujet du film, à savoir la dépression. Ca peut s’avérer très surprenant dans ce monde coloré et joyeux qu’est souvent le MCU, mais ce choix scénaristique audacieux va donner une tonalité originale à ce long métrage, qui va dans un premier temps exposer les états d’âme de Yelena Belova, la soeur de Natasha Romanov alias Black Widow. Avec une actrice de la trempe de Florence Pugh, capable de briller autant dans des blockbusters que dans des films d’auteur (je l’adore dans le génial Une Famille sur le Ring!), on a l’interprète parfaite pour apporter une réelle humanité à cette tueuse russe formée dès sa plus tendre enfance. Elle a rôdé le personnage dans Black Widow et Hawkeye, et a avec Thunderbolts* la possibilité de le développer d’une belle manière.

Thunderbolts*: The Behind the Scenes Pro Making The Next MCU Movie Look So  Good

A ses côtés, on retrouve Bucky Barnes, alias le Soldat de l’Hiver, toujours joué par un Sebastian Stan totalement à l’aise avec ce rôle et qui nous gratifie au passage d’un hommage inattendu et bien cool à Mission : Impossible II, et un autre plus subtil à Terminator 2 – le Jugement Dernier, le tout dans la même scène! Olga Kurylenko reprend le rôle d’Antonia Dreykov, alias Taskmaster, on retrouve un John Walker (Wyatt Russell) qui gagne en humanité, une Hannah John-Kamen qui réendosse le costume du Fantôme, le meilleur personnage d’Ant-Man et la Guêpe; on a également David Harbour qui rentre difficilement dans le costume de Red Guardian, et Julia Louis-Dreyfus qui joue à nouveau Valentina Allegra de Fontaine avec ce côté irritant qu’elle gère bien ^^ Il y a une alchimie qui se dégage malgré eux des membres de cette équipe forcée, et on prend plaisir à voir se construire ces liens, encouragés de manière très forcée par Red Guardian ^^

Nous avons enfin découvert pourquoi le film des Thunderbolts a un  astérisque - Softonic

Mais on va revenir sur le sujet de la dépression, puisque si Yelena est aux prises avec un passé bien lourd qui la travaille chaque jour, un autre personnage lutte lui contre des problèmes psychiques pouvant s’avérer bien plus dangereux. Son nom est Bob. Et pour ceux qui connaissent les comics, sous son nom complet Robert Reynolds se cache le personnage de Sentry. Les connaisseurs auront donc bien compris l’ampleur de la menace… Je ne connaissais pas du tout l’acteur Lewis Pullman, eeeet pourtant si car je viens de voir sur IMDb qu’il avait joué dans Top Gun : Maverick et Salem version 2024. Je pense que je ne l’oublierai plus cette fois, au vu de l’excellente interprétation qu’il fait de ce personnage troublé et au potentiel détonnant. Il rend vraiment hommage à la version comics, et parallèlement on sent une influence issue de l’excellent comics Supreme Power par Joseph Michael Straczynski centré sur Hyperion. Les similitudes entre Robert Reynolds et Mark Milton sont nombreuses, et voir un personnage de cette trempe investir le MCU est à la fois très audacieux et terriblement casse-gueule. Le traitement réservé à Sentry est pour le coup vraiment très bien dosé!

Bob in Marvel's Thunderbolts* movie brings Sentry to the MCU | Polygon

La visualisation de ses pouvoirs physiques redonnent mine de rien un sacré coup de fouet au MCU, qui n’avait plus eu de personnages à ce point inquiétant au cinéma depuis bien longtemps. Les questionnements métaphysiques à base de pouvoirs divins lui confèrent une très forte aura, et le basculement vers un aspect très dramatique se fait de très belle manière. Lewis Pullman gère totalement son personnage, dont les fêlures risquent de laisser échapper ce pouvoir incommensurable… Jake Schreier nous livre des séquences relativement dark et surprenantes, et le basculement de la lutte en mode psychique renvoie à l’excellente Legion, même si le film n’a pas le temps de développer et donc de se mesurer à la folie visuelle de la série de Noah Hawley. Mais Sentry est assurément la grande bonne idée de ce film, avec un Lewis Pullman qui tout comme sa partenaire Florence Pugh, est très à l’aise tant au niveau physique qu’émotionnel, et qui lui aussi parvient à très bien entremêler les deux aspects.

Thunderbolts' villain the Void and Sentry, explained

Thunderbolts* fonctionne grâce à des séquences d’action certes pas révolutionnaires mais qui s’avèrent efficaces, mais là où il gagne véritablement des points, c’est paradoxalement dans son approche plus intimiste et dans le glissement de Sentry… Une bien belle surprise pour ce 36ème film du MCU, et dernier film de la Phase V! Et puis bon, cet * c’était vraiment drôle au final ^^

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