L’univers Marvel étant en plein dans la tourmente Fear itself, les séries actuelles baignent toutes dans ce combat contre la peur qui voit des grandes villes du monde entier en proie au chaos. Ce nouveau trimestriel consacré aux mutants regroupe les 2 mini-séries Fear itself: uncanny X-Force et Fear itself: Wolverine, composée chacune de 3 chapitres. Ce ne sont donc pas les équipes habituelles qui réalisent ces épisodes, et nous avons Rob Williams et Simone Bianchi respectivement au scénario et au dessin sur X-Force, tandis que Seth Peck et la paire Roland Boschi–Robbi Rodriguez s’occupent de Wolverine.
Le style si particulier opéré par Jerome Opena sur le graphisme de la série principale X-Force est conservé par les autres dessinateurs, et la mini Fear itself n’échappe pas à la règle. Simone Bianchi réalise un dessin aux détails très riches avec une profondeur plus importante que ce que l’on voit habituellement, conférant à l’ensemble un réalisme très précis. Cette qualité visuelle lors du prologue nous plonge directement dans les évènements dramatiques que devra affronter X-Force, et Rob Williams va écrire un scénario qui respecte lui aussi le travail de Rick Remender sur la série principale.
X-Force se retrouve face aux Purificateurs, groupuscule extrémiste anti-mutants qui décide de voir plus large, et de s’en prendre à tous les surhumains qui ont selon eux causé le chaos actuel. Wolverine, Psylocke, Deadpool, Fantomex et Archangel vont oeuvrer discrètement afin de démanteler cette organisation criminelle, en conservant leur modus operandi très radical. Le récit bien captivant de Williams n’oublie pas de développer la psychologie des personnages, et rend son récit très réaliste en expliquant le point de vue poussé du bad guy. Encore une fois, X-Force apparaît comme une série relativement adulte dans ses thématiques et dans son traitement.
La différence de style dans la mini sur Wolverine est radicale, le travail de Boschi et Rodriguez étant plus conventionnel. Mais leur découpage très dynamique donne un rythme élevé au récit de Seth Peck, qui voit Logan affronter les membres du S.T.R.I.K.E., des super-agents secrets dissidents qui s’étaient volatilisés depuis plusieurs années. Ils menacent aujourd’hui de faire exploser un engin nucléaire sur New York, alors qu’ils sont parvenus à prendre les commandes d’un héliporteur du H.A.M.M.E.R.
On croise la nouvelle copine de Logan, la journaliste Melita, et on sent quelques relents 90’s dans ce récit là encore plus conventionnel, avec des bad guys finalement très stéréotypés. Mais la mission de Wolverine afin de sauver New York reste intéressante, même si l’on se demande toujours comment il gère son don d’ubiquité pour apparaître à la fois chez les X-Men, chez les Vengeurs, chez X-Force ainsi que dans sa propre série! Wolverine ne semble décidément pas avoir besoin de beaucoup de sommeil…
Le personnage de Melita nous permet de suivre les évènements de Fear itself de l’intérieur, puisqu’elle se rend directement sur les lieux où ça chauffe. Ce qui permet d’éclaircir un peu les ravages causés par cette fameuse peur, c’est toujours intéressant si on ne lit pas la série principale Fear itself justement.
Ce 1er numéro d’X-Men Select s’avère donc de bonne facture, avec une préférence pour X-Force comme souvent, et permet une approche intéressante des répercussions du chaos se déversant actuellement dans le monde Marvel!