Dieu voyage toujours incognito (Laurent Gounelle, 2010)

Après son excellent premier roman L’Homme qui voulait être heureux, Laurent Gounelle récidive avec un récit sensiblement similaire, mais pour lequel il adopte une forme romanesque bien plus prononcée. Si L’Homme qui voulait être heureux était surtout basé sur le dialogue entre un occidental et un sage oriental qui permettrait au premier de prendre conscience de ses blocages et de les surpasser, Gounelle nous invite cette fois-ci dans une trame bien plus dense qui va même prendre des airs de thriller! Si ces ajouts peuvent apparaître artificiels de prime abord, ils s’avèrent au final relativement ludiques, permettant de mettre en lumière les théories de Gounelle sur la psychologie humaine. L’auteur est un spécialiste du développement personnel, et la colonne vertébrale du bouquin repose évidemment sur cette branche de la psychologie, en confrontant le jeune Alan à un homme qui vient de lui sauver la vie, et qui décide de faire un pacte afin de lui donner les clés de la réussie personnelle. Alan s’en réjouit plutôt, mais au fil des épreuves que lui concocte le mystérieux Yves Dubreuil, il va commencer à douter des bonnes intentions de son sauveur. Qui est vraiment Dubreuil? Quelles sont ces zones d’ombres qu’il ne veut pas dévoiler? Alan est pris entre son désir de s’améliorer et ses angoisses face à cet homme qui prend de plus en plus d’ascendant sur lui…

Dieu voyage toujours incognito propose donc une transformation de l’être humain passant par un changement de regard sur soi-même, et sur la vision que les autres ont de nous-même. Alan va modifier peu à peu son existence grâce aux conseils de Dubreuil, de manière finalement drôle puisque les épreuves de prime abord absurdes se révèlent très efficaces! Dubreuil possède par exemple une méthode bien à lui pour arrêter de fumer…

Ce bouquin entre en plus dans les coulisses d’une entreprise dont il va explorer les rouages financiers et moraux. Ce point de vue est salutaire, surtout dans une période de course galopante à la rentabilité. Et même si le point de vue souffre quand même d’une certaine forme de naïveté, ça fait du bien de suivre un cheminement allant à l’encontre des fausses valeurs pourtant trop bien établies!

Dieu voyage toujours incognito se permet donc des scènes parfois exagérées, mais qui fonctionnent dans un cadre finalement allégorique où Alan est représentatif de l’individu englué dans son existence. Ludique et porteur d’un message positif efficace, Dieu voyage toujours incognito est un roman plus complet, et plus complexe; on peut toutefois préférer la grâce plus directe de son premier roman, mais ce deuxième est une extrapolation très réussie et fort agréable!

Ce contenu a été publié dans Bouquin. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *