Wolfen fait partie de ces films typiquement 80’s qui parviennent à transcender le genre pour offrir une vision de la société très précise. Avec le film de Michael Wadleigh, on s’aventure en plein Bronx pour une histoire de meurtres qui laisse la police dans le doute. Dewey Wilson enquête sur ces crimes qui sembleraient être l’oeuvre de prédateurs non humains…
Michael Wadleigh a réalisé 2 films pour le cinéma: ce Wolfen datant de 1981, et Woodstock en 1970. Mais il a également réalisé plusieurs documentaires musicaux, et Wolfen constitue en fait sa seule incursion dans le domaine de la fiction. C’est justement ce bagage de documentariste qui apporte à Wolfen sa singularité, Wadleigh prenant bien le temps de poser son récit et de capter l’ambiance des lieux. Ce parti-pris va donner lieu à des plans somptueux, comme cette image de l’église délabrée, toujours imposante et inquiétante. Michael Wadleigh fait ressortir les légendes ancestrales dans un milieu urbain qui lui permet d’optimiser le réalisme, notamment avec ces Indiens qui en savent bien plus que les autres…
Wolfen est un film d’ambiance, un peu comme le Meurtres sous Contrôle de Larry Cohen. L’action n’est pas l’élément primordial, mais tout le travail sur le son et la mise en scène permet de créer une angoisse latente, permettant de donner plus d’impact aux scènes violentes. Une certaine vision documentaire liée au récit de fiction donne un mélange atypique, encore agrémenté d’une vision subjective qui anticipe le Predator de McTiernan. Les plans du point de vue des loups (garous?) sont innovants pour l’époque, et permettent une liberté de mouvement qui augmente encore le suspense du film.
Porté par Albert Finney et Diane Venora, Wolfen distille une ambiance particulière et originale. La vision de la morgue bondée de cadavres et de personnel va a l’encontre des salles obscures et glauques que l’on voit habituellement au cinéma, mais va toujours dans le sens du réalisme que Wadleigh décline afin de pouvoir surprendre par ses irruptions fantastiques. Wolfen est une pièce importante du film de genre 80’s, et son ambiance crépusculaire sur fond de légende indienne donne vie au quartier du Bronx de très belle manière.