Breaking bad saison 4 (Vince Gilligan, 2011)

Le nombre de séries naissant au fil des saisons est très élevé… vous avez celles qui ne dépassent pas le stade du pilote, celle qui sont péniblement renouvelées pour une seconde et ultime saison, celles qui trouvent rapidement leur public et fédèrent des millions de gens devant leur poste le même soir chaque semaine… Vous avez les succès surprises qui s’essoufflent au bout de quelques saisons faute de parvenir à se renouveler, celles qui se perdent en spin-off tout en oubliant leur essence… Et vous avez les séries qui traverseront le temps malgré les années, dont le nom évoquera toujours quelque chose une fois que le show sera terminé, comme l’étrangeté envoûtante de Twin Peaks, la paranoïa géniale d’Aux Frontières du Réel ou la tension hallucinante de 24 Heures Chrono. Elles ne sont pas très nombreuses à pouvoir s’enorgueillir d’une telle aura… Et Breaking bad fait sans conteste partie de ces séries exceptionnelles qui défieront le temps. La saison 4 s’est achevée ce dimanche 9 octobre sur la chaîne américaine AMC, et s’avère d’une puissance rarement égalée, sur petit comme sur grand écran. Breaking bad est l’une des plus belles créations télévisuelles qui soit, tout simplement…

La saison 3 s’achevait sur une note dramatique extrêmement intense, les tensions étant énormes entre Walter White + Jesse Pinkman et leur employeur Gus Fring. Le statu quo n’était plus de mise, et la suite se devait d’exposer les conséquences inévitables qui découleraient de cet évènement. Et c’est là que l’on voit toute l’intelligence du créateur et scénariste Vince Gilligan, qui va nous offrir des directions sinueuses et radicales, dans lesquelles les protagonistes vont devoir trouver des moyens de s’en sortir dans un environnement qui s’assombrit de plus en plus!

Le traitement des personnages de Walter et Jesse permet d’approfondir leur psychologie, et les scénaristes parviennent encore à se renouveler et à surprendre. Walter et Jesse vivent des expériences qui les marquent, et réagissent avec tout le background qu’ils ont accumulé au fil des saisons. Walter veut continuer à tout faire pour sa famille, et Jesse veut pouvoir vivre sa vie en paix… Les choix qu’ils font, les décisions qu’ils prennent au fil des épisodes seront forcément lourds de conséquences, et ils naviguent entre leurs aspirations et les contraintes imposées par leur propre choix de vie et par leur employeur. Bryan Cranston gagne encore en présence dans cette saison et s’avère tout simplement génial, tout comme Aaron Paul qui s’impose comme un acteur indispensable!

Gus Fring est tout simplement hallucinant, joué par un Giancarlo Esposito exceptionnel et qui en fait l’un des plus importants bad guys ayant crevé l’écran. Son jeu tout en finesse et en retenue lui confère paradoxalement une force et une présence  inouïes, de celles que l’on voit rarement… Avec son physique de petite taille et sa corpulence mince, il ne paye pas de mine, et il s’avère pourtant terriblement redoutable.

Il y a bien sûr Hank, le beau-frère de Walter bossant pour les stups, et qui essaie de remonter la piste des amphétamines bleues. Dean Norris joue son personnage avec un humour et une ténacité très convaincants, capable de pointer le détail important tout en racontant une blague. Sa relation avec sa femme Marie a connu des jours meilleurs, mais il continue malgré tout à enquêter. Skyler (Anna Gunn), la femme de Walter, devient véritablement intéressante après ses atermoiements qui plombaient la saison 3, et développe un sens des responsabilités bien à elle! Saul Goodman est toujours aussi génial, campé par un Bob Odenkirk qui EST Saul, et qui en fait l’avocat véreux par excellence! Jonathan Banks joue Mike, l’homme de main efficace et très réfléchi, qui gagne lui aussi en profondeur dans cette saison.

Cette 4ème saison est véritablement une tuerie artistique, avec des intrigues d’une rare intelligence et une mise en scène d’une intensité incroyable, permettant de développer des personnages pris dans une tourmente qui les oblige forcément à se complexifier. La richesse de cette série est incomparable, et cette saison 4 tient toutes les promesses faites depuis le premier épisode. Oui, on tient bel et bien là une série mythique!

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4 réponses à Breaking bad saison 4 (Vince Gilligan, 2011)

  1. Flow dit :

    Très belle typologie des séries au début de l’article^^
    Je n’ai évidemment pas lu la suite tu te doutes bien 🙂

  2. Wade Wilson dit :

    Garanti sans spoil 😉 Je serais très curieux d’avoir ton avis commence vite 🙂

  3. david dit :

    Putain, j’ai des frissons rien qu’en revoyant les photos !!! Vivement que vous fassiez transiter la saison 4 !

  4. Wade Wilson dit :

    Mais c’est quand tu veux!!! Je te prévois ça pour ton retour de vacances! 😉

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