Très bonne surprise que ce Kung Fu Panda tout droit sorti de chez Dreamworks, la boîte à rêves de tonton Spielberg. C’est d’autant plus étonnant que les films d’animation du studio, entre les Shrek et Monstres contre Aliens, ne sont pas spécialement transcendants… Mais là, le film regorge d’inventivité et d’humour vraiment bien dosé pour toucher un public de tous âges. Et le plus surprenant dans tout ça, c’est que l’histoire est sortie des cerveaux des excellents Ethan Reiff et Cyrus Voris, les créateurs de l’un des shows TV les plus captivants (et qui n’a pas la notoriété qu’il mérite) de ces 10 dernières années, Sleeper Cell ! On est à mille lieues du caractère oppressant et tragique de cette série géniale, et les deux scénaristes prouvent qu’ils sont capables de radicalement changer de registre! Le script a été remanié par la paire Jonathan Aibel/ Glenn Berger, qui travaillent ensemble depuis 1994 et qui ont par exemple oeuvré sur le pas terrible Monstres contre Aliens.
Comme on fonctionne par paire, ce sont Mark Osborne et John Stevenson qui s’occupent de la réalisation. Osborne a bossé sur la série Bob l’Eponge, et Stevenson est issu de l’école Jim Henson, puisqu’il a travaillé sur Le Muppet Show, mais il a surtout collaboré à Dark Crystal et Labyrinthe, deux pierres angulaires de la fantasy 80’s, où il oeuvrait dans le département artistique!
Mais qu’en est-il de ce Kung Fu Panda, finalement? Et bien il faut reconnaître que les auteurs et les réalisateurs maîtrisent leur sujet et nous pondent un hommage appuyé à la Shaw Brothers avec des chorégraphies travaillées (et oui, même pour de l’animation) et des dialogues maître-élève tout droit sorti de Shaolin! Et le pire, c’est que les références s’intègrent parfaitement dans l’histoire, le film possédant sa propre dynamique! Le rythme est excellent, entre les scènes d’action et les moments d’émotion, contrebalancés par un humour d’une grande précision!
La mise en scène d’Osborne et Stevenson fonctionne à plein régime pour donner vie à des scènes d’action spectaculaires qui ne manquent pas non plus de rappeler les films d’arts martiaux d’antan. L’utilisation des ralentis et des arrêts sur image augmentent encore l’impact des combats, et Kung Fu Panda s’avère aussi efficace qu’un bon film d’action live! Le must est certainement l’évasion de Tai Lung (qui est au passage l’un des bad guys les plus convaincants vus depuis longtemps dans un dessin animé), dont la prison sinistre semble véritablement impossible à quitter. Les réalisateurs développent une imagerie forte avec cet endroit vraiment glauque, mais aussi avec les touches colorées de la ville et du temple. L’univers créé par les deux metteurs en scène s’avère d’une grande richesse.
Les personnages bénéficient en plus d’un traitement de choix, puisque chacun possède une personnalité forte qui permet de faire jaillir de sacrées étincelles lors des interactions! La relation entre Po et son futur maître Shifu va donner lieu à des scènes particulièrement drôles, et qui deviendront touchantes avec le temps. La caractérisation de ce gros panda est finalement très subtile, et l’on se prend d’affection pour celui qui est censé devenir le Dragon Guerrier! Le problème, c’est que s’il connaît tout sur le kung fu, il ne maîtrise absolument rien au niveau technique! Et il devra affronter le redoutable Tai Lung…
A partir d’une trame de lutte entre le Bien et le Mal classique, l’humour et le savoir-faire des auteurs et réalisateurs permettent de créer un film cohérent et délirant, et ça fait bien un bien fou de trouver une alternative à Shrek!!!
La séquence d’intro quant il rêve au tout début rapelle furieusement Samouraï Jack quand même.
Surtout l’interruption alors qu’il mange dans un bouiboui blindé de costauds de service 🙂
Samouraï Jack?? Inconnu! Mais je suis fan de Po maintenant!