Arnold (2023)

Ca faisait un moment que je n’avais pas été attiré par un programme Netflix, mais en tant qu’enfant des années 80 ayant grandi avec Schwarzy, Sly, JCVD et tous les autres, cette mini-série documentaire de 3 heures possédait une certaine attractivité nostalgique. Dans une époque où les héros testostéronés n’ont plus trop voix au chapitre, cette plongée dans une période lors de laquelle le culte du corps bodybuildé explosait permet d’analyser toutes les composantes d’un certain Rêve Américain apparaissant désuet de nos jours, mais qui a profondément marqué ma génération. En 3 épisodes d’un peu plus d’une heure chacun, la réalisatrice Lesley Chilcott va osciller entre présent et passé afin de faire le point sur le mythe Arnold, à travers les 3 parties très distinctes de sa carrière, tout en distillant l’atmosphère spécifique de chaque époque traversée. Arnold Schwarzenegger va poser un regard juste et sans oeillères sur ses choix, ses erreurs, ses regrets et ses réussites, et on va découvrir un homme qui avait un plan de carrière très précis et une vision claire de ce vers quoi il voulait tendre.

L’ouverture de ce documentaire va permettre à l’acteur de nous raconter une enfance souvent rude, en mettant en avant les conséquences du conflit mondial auquel son père avait participé en tant que soldat autrichien. On entre assez rapidement dans un monologue intimiste qui va permettre de comprendre comment il est parvenu à se forger ce mental à toute épreuve, grâce à un caractère fort dès le départ. D’emblée, les difficultés lui apparaissaient comme des obstacles à surmonter, et il en a fait une sorte de mantra qu’il s’est appliqué à suivre tout au long de son existence. Sa vision limpide de ce qu’il voulait devenir a agi comme une force de propulsion, et la clarté de cette vision lui faisait ignorer la peur de l’échec. Même s’il y a un peu de schmäh pour réussir (je vous laisse regarder le doc pour découvrir de quoi il s’agit ^^), Arnold possédait cette force intérieure qui pouvait passer pour de l’arrogance, mais qui au final s’est avérée essentielle dans la construction de sa vie et de son mythe.

La première partie va se concentrer sur sa jeunesse, sa famille, et la découverte d’un sport qui allait devenir une obsession pour lui : le culturisme. Dans sa petite bourgade autrichienne de Thal, il va rejoindre une bande de jeunes hommes adeptes de la sculpture de leurs corps, qui s’entraînaient chaque jour afin de perfectionner leur physique. Il va rapidement prendre de la masse, avec comme but de suivre l’exemple de son modèle, le culturiste et acteur Reg Park, qu’il avait découvert dans le film Hercule à la Conquête de l’Atlantide en 1961. Arnold a été véritablement marqué par cette rencontre à travers l’écran, et sa motivation l’a poussé à s’inscrire à divers concours en Autriche. Mais pour conquérir le monde, il fallait voir plus grand, et quitter son pays afin de rejoindre l’Allemagne, puis l’Angleterre, mais surtout les Etats-Unis. Comme son idole Reg Park, il souhaitait devenir M. Univers, et il allait tout faire tout pour atteindre cette consécration. Je ne vais pas vous spoiler, mais si vous lisez cet article, je pense que le minimum que vous connaissez sur Arnold est qu’il a réussi ^^

La seconde partie va s’intéresser à sa carrière cinématographique, en mettant en avant sa collaboration avec James Cameron et des anecdotes bien sympas sur Terminator er Terminator 2 – le Jugement Dernier ^^, mais aussi en nous remémorant la rivalité qu’il entretenait avec Sylvester Stallone, le tout emballé dans le contexte de l’ère reaganienne et cette vision du fameux Rêve Américain des années 80, avec la dose de testostérone, le cigare et le chapeau de cow-boy qui allaient bien à l’époque ^^ On sent une vraie tendresse pour cette époque cinématographique d’une grande richesse, et les témoignages d’acteurs et de metteurs en scène permettent de bien reconstituer cette ère révolue. Arnold nous fait part des différents obstacles qu’il a dû surmonter, à commencer par un accent autrichien à couper au couteau! Il le fait avec un grand sens de l’humour, tout en affichant une détermination sans faille à devenir le numéro 1 du box-office. Les chiffres parleront d’eux-mêmes, avec notamment le second volet de la saga Terminator qui avait dépassé les 500 millions de dollars de recette à travers le monde! Une belle revanche pour celui avait été vivement critiqué lorsqu’il jouait Hercule (comme son idole!) dans Hercule à New York en 1970!

 

Sa 3ème carrière sera consacrée à la politique, et c’est ce qu’on découvrira dans l’ultime épisode de cette série documentaire. Je ne connaissais pas tous les enjeux et les péripéties de la campagne qu’il avait mené à l’époque, et ce qui s’apparenterait presque à un feuilleton US ménageait son lot de suspense et de révélations. C’est probablement l’épisode le plus touchant, car il va revenir sur des moments-clés de sa vie sans les édulcorer, avec une franchise très directe et une humilité sincère. C’est lors de cette entrée en politique qu’il va connaître le plus de bouleversements familiaux, et cette carrière consacrée à gérer 40 millions de citoyens aura eu des impacts irrémédiables sur sa vie personnelle. Arnold nous livre la vie d’un homme et de sa famille lorsqu’on se retrouve face aux feux des projecteurs, et au gré des épisodes, on gagne en puissance dans l’évocation de cette existence à travers les décennies qui l’ont vu travailler dans ces 3 différents domaines. Arnold est un très beau documentaire destiné tout d’abord aux amateurs du cinéma d’action des années 80, mais ce serait réducteur de le voir uniquement de cette manière. Arnold est le témoignage de la force de caractère d’un homme, qui a su suivre sa vision pour devenir ce qu’il voulait être, pour venir vivre là où il souhaitait être. Le parcours aura été semé d’embûches et de joies, de moments de doutes et de peurs, mais ce triptyque est une très belle somme de ce qui peut composer la vie humaine. C’est un exemple fort du Rêve Américain tel qu’il se concevait à l’époque, et un témoignage puissant sur la force de la volonté.

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