Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes (James Gunn, 2022)

Marvel Studios a récemment innové en proposant un format plus court que d’habitude avec Werewolf by Night, un téléfilm de moins d’une heure qui est un récit se suffisant à lui-même, se démarquant ainsi des divers films et séries s’inscrivant dans le MCU. Marvel renouvelle le procédé avec Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes, un téléfilm de 41 minutes prenant pour référence le célèbre et affligeant téléfilm Au Temps de la Guerre des EtoilesJames Gunn nous embarque pour une aventure de Noël qui voit Mantis et Drax se rendre sur Terre afin de trouver le plus beau des cadeaux pour Peter Quill, lui qui n’a pas fêté Noël depuis sa plus tendre enfance… Sauf que le cadeau en question, c’est Kevin Bacon!

Le célèbre acteur de Footloose est une référence pour Peter, et à force d’en entendre parler, Mantis se dit que ce personnage hors norme serait le cadeau idéal pour cette fin d’année! Elle embarque donc Drax afin de mener à bien sa mission. Le point de départ est bien drôle, avec un Kevin Bacon jouant donc Kevin Bacon. Mais il ne suffit pas d’avoir une seule bonne idée pour que l’ensemble soit cohérent… Et on se retrouve donc à regarder une « oeuvre » qui ne sert strictement à rien, traversée par un humour bien lourd (mis à part quelques passages fugaces), et qui en plus offre un titre mensonger. On se souvient de Thor : Love and Thunder dans lequel étaient intégrés les Gardiens de la Galaxie, et qui n’apparaissaient que pour une durée très limitée avant de disparaître au début du film. C’est ce qu’on appelle un mensonge promotionnel destiné à déplacer les foules pour qui la seule présence de Chris Hemsworth était insuffisante… Et qui auront dû se contenter uniquement de Chris, ainsi que d’une Natalie Portman pas trop emballée et d’un Russell Crowe en roue libre…

Pourquoi appeler cela Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes, alors que seuls Mantis et Drax occupent le devant de la scène, et que même Star-Lord fait de la figuration? Avoir un personnage de la trempe de Rocket et le laisser de côté pendant quasiment toute la durée de ce one-shot, c’est dur… Et que dire de ce Groot ado bodybuildé qui ne sert strictement à rien, et qui est juste terriblement moche? On savait que James Gunn était sur une pente descendante depuis l’atroce The Suicide Squad, et il écrit et réalise un épisode spécial des plus inutiles du MCU, dans lequel les personnages ne font pas les mêmes étincelles que dans les 2 films précédents (avec déjà une baisse de régime pour Les Gardiens de la Galaxie 2). La plus grosse déception est vraiment dans l’aspect figuratif de Rocket et Groot, même si les personnages de Nébula et même de Star-Lord sont eux aussi sacrifiés. Comme pour The Suicide Squad, on sent un gros problème d’écriture tenant au fait que l’auteur se repose sur un concept (ici Kevin Bacon) pour croire que cela suffira à rendre l’ensemble attrayant. Mais c’est loin d’être le cas…

J’adore Kevin Bacon, mais ce rôle ne restera certainement pas dans les annales de sa filmographie… On assiste à des scènes presque gênantes, comme lorsqu’il court dans la rue en étant poursuivi par Mantis et Drax, on a presque l’impression de se retrouver dans un Tom et Jerry… Des situations ridicules, il y en a quelques-unes, comme ce titre rock sur Noël avec un groupe d’extra-terrestres, qui dure bien trop longtemps… En fait, on se rend compte du vide abyssal du produit proposé, qui dans sa phase d’écriture a notifié d’apporter de l’émotion, mais dont les effets tombent terriblement à plat. Le secret de Mantis tombe comme un cheveu sur la soupe, et est de ce fait totalement artificiel. La vision très naïve de Noël se veut légèrement subversive, mais ça ne prend pas du tout, et même l’histoire sur Yondu doit être rafistolée à la fin pour faire dans la happy end… Ca sent bon la guimauve qui ne prend pas, et cette petite sucrerie de Noël qui tombe inexplicablement un mois avant Noël ne fonctionne pas du tout…

On sent que Gunn n’a pas été véritablement inspiré, et que le peu d’enjeux de cet épisode ne l’a pas emballé… La mise en scène est bien trop sage et l’utilisation de musiques bien trop mécaniques pour que l’ensemble apparaisse sincère. On lui a demandé de concocter un épisode spécial, il s’est contenté d’appeler sa team et de produire cette chose qui masque son inutilité derrière deux pulls moches de Noël et un Cosmo qui est devenu femelle… Ce téléfilm est à l’image d’une Phase IV qui aura été très laborieuse, et qui a raconté beaucoup d’histoires sans vraiment savoir dans quelle direction aller… On va attendre le début de la Phase V avec Ant-Man et la Guêpe: Quantumania, en espérant que Kang relève enfin le niveau!

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