Arachnophobie (Frank Marshall, 1990)

Les films avec des arachnides se sont fait très discrets ces dernières années, et il faut remonter en 2013 avec Spiders 3D et Big Ass Spider ! pour en retrouver des représentants dévoués. Dans les années 2000, il y a eu quelques tentatives de 3ème zone avec Spiders, Arachnid, Spiders 2 – le Retour des Araignées géantes, Arachnia, Ice Spiders : Araignées de Glace, et bien sûr Arac Attack, les Monstres à huit Pattes. Mais c’est dans les années 50 que les petites bébêtes avaient la côté, en devenant d’ailleurs énormes comme dans Tarantula et Earth vs the Spider, ou alors c’est l’humain qui devenait tout petit et qui semblait en affronter une géante dans L’Homme qui rétrécit ; et les années 70 ont redonné un coup de fouet au genre avec des titres comme L’Invasion des Araignées géantes, Tarantula : le Cargo de la Mort ou L’horrible Invasion. Et dans les années 90, un seul petit film va vraiment foutre la trouille aux gens avec ce concept aussi simple qu’efficace, ce sera Arachnophobie de Frank Marshall!

Au-delà de l’aspect horrifique du propos, ce qui frappe d’entrée de jeu dans Arachnophobie, c’est son côté résolument Amblin. Amblin, c’est le nom de la société de production créée en 1981 par Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall, et qui nous a livré des oeuvres familiales emblématiques comme E.T., l’Extra-terrestre, Gremlins, Les Goonies, Retour vers le Futur, Miracle sur la 8ème Rue, Qui veut la Peau de Roger Rabbit?, Jurassic Park et bien d’autres encore! Le schéma de la famille débarquant dans une petite ville pour commencer une nouvelle vie est un classique, et permet de découvrir ladite petite ville en même temps que le spectateur. C’est Jeff Daniels (le dumber de Dumb & Dumber) qui incarne ce médecin de la ville qui s’est échappé à la campagne avec sa femme et ses 2 enfants, qui sont bien évidemment un garçon et une fille ^^. Et comme dans tout bon film de genre qui se respecte, la petite ville tranquille ne va pas rester calme très longtemps!

L’intro du film dévoile comment un scientifique interprété par Julian Sands va découvrir une espèce d’araignée inconnue, vivant dans un coin reculé du Venezuela. Par un heureux hasard scénaristique, une des représentantes de cette espèce va faire le voyage jusqu’aux Etats-Unis, où elle va se reproduire et semer la terreur. On retrouve dans Arachnophobie une construction éprouvée qui se calque en partie sur celle des Dents de la Mer : on ne va pas montrer les araignées à outrance, mais on va jouer sur le suspense en ne sachant pas toujours où elles se trouvent. Et ça fonctionne encore plutôt bien 28 ans après, avec des séquences marquantes et classiques, comme celle de la comptine sur l’araignée ou celle de la douche. Frank Marshall use d’un sens de la mise en scène aguerri pour nous offrir un vrai suspense dans ce film à la fois horrifique et familial, qui va jouer sur les 2 tableaux pour que l’on s’amuse à se faire peur en toute sécurité. A l’instar d’un Jurassic Park, les éléments peuvent êtres morbides mais l’aspect Amblin fait que l’on ne reste pas bloqué sur ces images violentes, car il y a toujours un aspect positif qui fait que le bien vaincra le mal au final. Et pourtant, il y a quelques images bien fortes, comme lorsque la 1ère victime se tord de douleur après s’être fait piquer, ou cette image du cadavre desséché. Mais il y avait une époque ou l’horreur avait une dimension familiale et où on n’était pas traumatisé par ce genre de vision!

Mais il faut dire que les images des araignées grouillantes avaient plus d’impact aussi à ce moment-là, et les effets spéciaux signés Chris Walas sont bluffants, lui qui a créé des araignées mécaniques qui se mêlent à de vrais arachnides sans que l’on puisse faire la différence! Le film utilise donc de vraies bébêtes ainsi que des fausses pour quelques plans bien iconiques (notamment pour le gros plan sur la big monster de la fin!). Mais surtout, Frank Marshall est très à l’aise dans la visualisation de cette invasion, et va nous livrer une succession de séquences où le suspense fonctionne très bien. Voir un personnage occupé dans les gestes de la vie quotidienne, et ne pas se douter qu’il risque de mourir l’instant suivant donne un certain cachet à ce vieux film, et on pense notamment à cette araignée qui se glisse dans la salle de bain, ou cette autre qui se glisse dans la cuvette des toilettes alors qu’un personnage s’y rend justement… Marshall crée des scènes marquantes et c’est grâce à cela qu’Arachnophobie est devenue un petit classique, malgré le fait qu’il ne soit pas terrifiant au final.

Cerise sur le gâteau, John Goodman! Il a pris son rôle d’exterminateur de bestioles très à coeur, et est l’élément le plus comique du film. Avec sa détermination sans faille et son arrogance surjouée, il sera un adversaire de poids pour les vilaines petites bébêtes! On espère qu’il reprendra son rôle pour le remake annoncé! 😉 Arachnophobie fait partie de ces films ayant bercé l’enfance de nombreux gamins, et qui même en ayant pris quelques rides, fonctionne encore bien des décennies plus tard! C’est un plaisir de replonger dans cette petite ville qui va devoir faire face à cette horrible invasion, et de lutter avec cette famille fraîchement débarquée qui se bat pour sa survie!

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