The Last of Us (2013)

Cela faisait donc 15 ans que je n’avais pas geeké, et je venais de m’y remettre pour les besoins de Hellblade : Senua’s Sacrifice, ainsi que pour un une replongée dans Resident Evil. Et comme beaucoup, j’avais entendu parler de The Last of Us, de manière systématiquement dithyrambique, alors comme j’avais une console sous les doigts, je me suis dit que c’était le moment de plonger. Et ce que j’ai découvert a été monumental.

Je m’étais tout d’abord pris une sacrée claque graphique avec Hellblade : Senua’s Sacrifice, dont la fluidité et la beauté visuelle étaient époustouflantes! Vous imaginez, pour quelqu’un qui n’a pas suivi l’évolution des jeux vidéo pendant un laps de temps aussi long, l’effet que ça peut faire de se rendre compte du bond en avant qu’il y a eu dans le domaine? C’est un peu comme si vous passiez du Nokia 3310 au dernier IPhone, ça fait bizarre. Bon, ma Play 1 doit encore avoir du jus si je la branche, tel un Nokia indestructible…

Revenons à The Last of Us. La première baffe réside dans l’intro, qui est certainement la plus viscérale que j’ai pu découvrir! La puissance narrative et l’intelligence émotionnelle du bordel, c’est ce que j’ai vu de plus immersif dans ma vie de gamer, et je pense que ce constat est partagé par beaucoup de joueurs qui se sont attaqué à ce titre. Les personnages sont posés avec une aisance et une radicalité qui surpassent de très nombreux films, et c’est tout simplement sublime! L’immersion ne peut être que totale, et on est happé dès ce départ fulgurant, pour ensuite ne plus rien lâcher!!!

Ca commençait pourtant sereinement, avec ce père et sa fille qui regardaient la télé chez eux. Une très belle cinématique, la gamine qui s’endort, le père qui l’emmène dans la chambre. Et ce coup de fil en pleine nuit, qui va nous faire passer des cinématiques au gameplay tout en douceur, sans que l’on ne voit rien venir, c’est d’une très belle intelligence également! J’ai probablement raté tellement de jeux que ça m’a agréablement surpris, mais en tout les cas l’aisance du procédé est géniale! On va ensuite assister aux prémices d’une catastrophe majeure, découverte par les yeux de cette gamine qui vient de se réveiller, et l’impact est d’autant plus énorme! C’est simple, je n’avais jamais rien vu de tel, même pas au cinéma, et c’est dans ce sens déjà que cette expérience de jeu peut se targuer d’être bien supérieure à de très nombreuses oeuvres cinématographiques!

L’exploration de ce monde va ensuite être un pur plaisir, car on va évoluer dans des environnements tellement différents qui à chaque fois vont nous mener plus loin dans une histoire très complexe et regorgeant de moments surprenants! Vous pensez peut-être que j’abuse des « ! », mais The Last of Us en mérite en fait encore bien davantage, et est une réussite totale, à tous les niveaux! Le traitement des personnages est exemplaire, avec une exploration des notions de bien et de mal qui va à l’encontre de tous les clichés habituels du genre, en posant des personnalités dont les limites ont été tellement repoussées par les événements endurés, qu’ils ont forcément acquis des réflexes de survie allant au-delà de ce qui est acceptable en tant de paix. Qu’il s’agisse des personnages principaux ou de ceux qui seront rencontrés au gré des niveaux, chaque construction est pensée avec une acuité psychologique exemplaire, qui va forcément résonner dans le cerveau du joueur, permettant d’aller bien au-delà de la simple expérience de jeu pour questionner des valeurs fondamentales. Et mine de rien, un jeu qui parvient à nous faire douter autant quant à certains choix et certains points de vue, en assumant la complexité totale de l’ensemble de la trame narrative, ça force le respect, assurément! Naughty Dog a créé un titre qui a fait date dès sa sortie, et dont la réputation n’a strictement rien d’usurpée.

L’une des grandes richesses du jeu est de nous proposer des séquences ultra-réalistes et originales, comme cette traque d’un cerf afin d’apprendre à utiliser un arc. On se retrouve à suivre un animal en pleine forêt enneigée, en scrutant les traces qu’il laisse et en étant le plus furtif possible. On va ainsi passer de nombreuses minutes à tenter de tuer ce cerf sans qu’il s’enfuit à chaque fois, et on s’aventure dans ce lieu froid et blanc avec un réel plaisir. Il y aura une séquence où on va se faire une balade à cheval en pleine forêt, une autre où on va se balader dans une université abandonnée, et Naughty Dog va nous proposer des moments assez dingues, comme cette séquence où l’on se retrouve piégé la tête en bas et que l’on doit tirer sur des ennemis qui nous foncent dessus!!! C’était un moment sacrément stressant et un brin compliqué, mais quel plaisir de ressentir cette tension et cette urgence, comme si l’on vivait réellement cette situation!!!

The Last of Us est l’expérience de jeu la plus aboutie que j’ai pu avoir, et j’y ai ressenti tellement d’émotions que je ne peux que vous le conseiller!!! Il y a des moments où il faut faire des choix difficiles, et on passe de séquences de gunfights à d’autres en mode infiltration (évidemment, ça m’a fait penser aux excellents Splinter Cell ^^), mais les choix vont forcément faire évoluer le danger. Vous êtes là pour survivre, et ce n’est pas gagné! Mais là encore, le système de sauvegarde est très bien pensé, et le chapitrage permet de reprendre à la phase de jeu critique où on s’est fait dessouder ^^ Un titre ultime donc, qui mérite amplement les louanges qui sont déversés sur lui depuis toutes ces années.

Je vais rapidement revenir sur la polémique qu’a suscité The Last of Us 2, vis-à-vis du personnage principal. Je ne vous dévoilerai pas l’enjeu de cette polémique pour ne pas spoiler, mais les haters ne sont probablement pas les gamers les plus assidus, puisque l’élément qui crée ce tollé est déjà présent dans Left Behind, un supplément du jeu sorti en 2014. Comme quoi, ça ne doit pas être de grands fans à la base 😉

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2 réponses à The Last of Us (2013)

  1. Franz dit :

    Superbe critique, ce jeu est une perfection et j’ai suivi l’évolution des jeux pourtant.
    Le 2 est ma plus grande expérience de gamer, au casque et sur projecteur j’ai été complètement secoué au point de lâcher parfois ma manette ou ne pas me rendre compte que des larmes coulaient abondamment le long de mes joues. C’est une sensation très différente du premier tout en conservant une évolution logique scenaristique et dans le gameplay. Prépare toi à être bouleversé.

  2. Wade Wilson dit :

    Wow déjà comme ça ça me donnait sacrément envie, alors là… Je me rappelle quand tu causais du 1er déjà, ça m’intriguait pas mal, j’ai enfin compris pourquoi ^^ Bon faut vraiment que je m’y mette bordel!!!

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